Htin Kyaw, un fidèle compagnon de dissidence d'Aung San Suu Kyi, est devenu après un vote du Parlement mardi le nouveau président de la Birmanie, le premier élu démocratiquement depuis des décennies.
Nouveau gouvernement le 1er avril. La Ligue nationale pour la démocratie (NLD), qui a largement remporté les législatives de novembre, a proposé le nom de ce proche de la prix Nobel de la paix. Il a été élu, sous les applaudissements, par 360 voix sur 652 députés. Les deux autres candidats, celui de la chambre haute et celui présenté par les militaires, vont devenir vice-présidents. Ils ont respectivement obtenu 79 et 213 voix. Le président et le nouveau gouvernement, dont la composition devrait être annoncée dans les jours qui viennent, prendront leurs fonctions le 1er avril.
La "dame de Rangoun" interdite de présidence. Après son éclatante victoire lors des législatives de novembre 2015, la NLD était certaine de pouvoir faire élire son candidat malgré la présence au Parlement d'un quart de députés militaires non élus. Mais le parti n'a pu avancer la candidature d'Aung San Suu Kyi, la Constitution interdisant la fonction à quiconque a des enfants de nationalité étrangère, ce qui est le cas d'Aung San Suu Kyi, qui a deux fils britanniques. La "dame de Rangoun" a cependant déjà prévenu qu'elle serait "au-dessus" du président.
Loyauté. Choisi pour sa loyauté envers la prix Nobel de la Paix, Htin Kyaw, fils d'un poète birman très célèbre, est un ami d'enfance d'Aung San Suu Kyi, qui a été la première à voter devant le parlement réuni en session conjointe. Htin Kyaw est le premier président civil du pays depuis des décennies après près de 50 années de dictature militaire suivi par la constitution d'un gouvernement dirigé par d'anciens généraux. Aung San Suu Kyi n'a toujours pas précisé si elle serait ministre du gouvernement qui doit être formé pour début avril ou si elle participera au travail de l'exécutif depuis son poste de députée.