Deux journalistes travaillant pour la chaîne de télévision publique turque, la TRT, ont été libérés, vendredi 29 décembre. Lau Hon Meng, un Singapourien, et Mok Choy Lin, un Malaisien, ont été libérés après avoir purgé une peine de prison de deux mois, avec leur interprète et leur chauffeur.
Tensions entre la Turquie et la Birmanie. Les deux hommes étaient accusés d'avoir violé la législation encadrant les vols aériens en utilisant un drone près du parlement birman. "Ils ont été tous libérés à 7 heures de la prison de Yamethin", a déclaré Khin Maung Zaw, l'un de leurs avocats, qui a précisé que les deux journalistes étrangers allaient quitter le pays immédiatement. Cette affaire avait un peu plus tendu les relations entre la Turquie et la Birmanie après des mois de climat glacial. Ankara fustige le traitement que font subir les autorités de ce pays d'Asie du Sud-Est aux Rohingyas, une minorité musulmane victime d'une "épuration ethnique" en Birmanie d'après l'ONU. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, évoquant même la possibilité d'un génocide.
Deux journalistes de Reuters toujours derrière les barreaux. Aung Naing Soe, le reporter birman qui était interprète pour ses deux confrères, et qui a passé son 27e anniversaire derrière les barreaux, a expliqué son soulagement. "Maintenant, j'espère et je demande que les autres journalistes dans notre cas puissent être aussi libérés", a-t-il déclaré faisant référence notamment aux deux journalistes de Reuters en détention provisoire jusqu'au 10 janvier pour leur enquête sur la situation en Etat Rakhine. Les deux Birmans sont accusés par la police de détenir des documents relatifs aux opérations des forces de sécurité dans l'ouest du pays, en Etat Rakhine. Plus de 655.0000 Rohingyas ont fui cette zone depuis fin août et le début de l'opération de l'armée militaire birmane. Un retour en arrière des libertés de la presse. Pour les défenseurs des droits humains, ces deux affaires soulignent un retour en arrière en matière de liberté de la presse dans un pays dirigé par l'ex-icône de la démocratie Aung San Suu Kyi. En 2017, au moins 11 journalistes ont été arrêtés dans l'exercice de leur travail.