La chef du gouvernement birman, la Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, a dénoncé mercredi un "iceberg de désinformation" dans la crise des musulmans Rohingyas, sortant de son silence pour la première fois. "Ce genre de fausse information est seulement la partie émergée d'un énorme iceberg de désinformation", a-t-elle déclaré lors d'un échange téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan publié par son service de presse.
Des photos pointées du doigt. Elle se référait à la publication de photos à l'authenticité douteuse publiées fin août par le vice-Premier ministre turc Mehmet Simsek, qui dénonçait un "nettoyage ethnique". Il avait retiré les photos, mais l'affaire fait scandale en Birmanie, où la majorité bouddhiste, dont fait partie Aung San Suu Kyi, accuse la communauté internationale, notamment les médias étrangers, d'avoir un parti pris pro-rohingya.
125.000 déplacés. En onze jours, près de 125.000 personnes, pour la plupart des musulmans rohingyas, ont fui les violences en Birmanie pour se réfugier au Bangladesh voisin, selon les derniers chiffres de l'ONU. Les combats entre rebelles musulmans et forces birmanes ont fait depuis le 25 août au moins 400 morts, quasiment tous des musulmans.