Bond des ventes de véhicules en mars aux États-Unis avant les droits de douane

Aux États-Unis, les ventes de véhicules ont bondi en mars, marquées notamment par des achats anticipés avant la collecte à partir de jeudi de droits de douane de 25% sur tous les véhicules et certaines pièces détachées fabriqués à l'étranger.
Les ventes de véhicules ont bondi en mars aux États-Unis, marquées notamment par des achats anticipés avant la collecte à partir de jeudi de droits de douane de 25% sur tous les véhicules et certaines pièces détachées fabriqués à l'étranger. Que ce soient le géant historique américain Ford ou les groupes étrangers Honda, Toyota, Kia et Hyundai, tous ont rapporté mardi le dynamisme de leurs ventes en mars, mois qui a été rythmé par les déclarations d'intention, rétropédalages et décisions du président Donald Trump sur les tarifs douaniers automobiles.
Il a finalement confirmé la semaine dernière leur instauration le 3 avril à 04h01, avec une portée plus vaste qu'anticipée qui inquiète les constructeurs américains comme étrangers et qui a fait chuter leurs cours en Bourse. Ford a évoqué mardi des ventes "fortes" en mars (+19%) et elles ont augmenté de 7,7% chez Toyota, de 13,2% chez Honda, de 13,1% chez Kia et de 13% chez Hyundai. Ces droits de douane "vont créer des vents contraires pour l'industrie au second trimestre et au-delà", relevait la semaine dernière Jessica Caldwell, analyste du cabinet Edmunds.
Et ils devraient augmenter le coût moyen d'un véhicule neuf frappé par ces tarifs douaniers de 9% à 12%, soit 4.000 à 5.300 dollars, a anticipé récemment JPMorgan. De quoi justifier une anticipation d'achat chez les Américains souhaitant changer de véhicule. Pour Jessica Caldwell, "même si les droits de douane sur l'automobile (...) peuvent avoir suscité des achats anticipés de véhicules au premier trimestre, les résultats des trois mois ont largement été tirés par la force des fondamentaux sous-jacents de l'industrie".
Ainsi, General Motors a enregistré une hausse de 17% (693.363 véhicules) au premier trimestre, comparé à la même période de 2024. Il a affirmé être le leader du marché des pickups et des SUV et avoir conservé la deuxième marche concernant les véhicules électriques (+94%, près de 32.000 véhicules). C'est son "meilleur" premier trimestre depuis 2018, affirme-t-il.
Mitigés
Ford, autre groupe historique américain, a subi un repli de 1,3% de ses ventes (501.291 véhicules) du fait, a-t-il justifié, d'un effet de calendrier pour les flottes de location et de l'arrêt de plusieurs modèles. Les deux groupes ont fait mieux que les prévisions d'Edmunds, qui tablait sur 665.966 pour GM - part de marché de 17,4%, contre 15,7% un an plus tôt - et 496.628 pour Ford - part de marché de 13%.
Entre eux s'est inséré le groupe japonais Toyota, avec une part de marché estimée à 14,6%. Ses ventes de janvier à mars n'ont progressé que de 0,9% (570.269 véhicules), dont la moitié étaient des modèles électrifiés. Toyota a été un pionnier des véhicules hybrides et dispose actuellement de 32 options électrifiées, dont les ventes ont augmenté de 40% sur un an. Ford a également noté un début d'année "record" pour ses hybrides (+32,9%) et les tout électrique (+11,5%, à 22.550), entraînant un bond de 25,5% des véhicules électrifiés.
Le duo sud-coréen Hyundai/Kia devait écouler 410.483 véhicules
Ils ont représenté 15% de ses ventes, soit trois points de pourcentage d'amélioration sur un an. Dans le même temps, les véhicules à moteur à combustion ont régressé de 4,8%. Pour Edmunds, le duo sud-coréen Hyundai/Kia devait écouler 410.483 véhicules au premier trimestre (part de marché de 10,7%). Mais Hyundai a trouvé preneur pour 203.554 véhicules (+10%) et Kia pour un record de 198.850 exemplaires (+10,7%), soit un cumul de seulement 402.404.
FCA US, troisième groupe historique américain devenu Stellantis en 2021 (Chrysler, Jeep, Fiat, Peugeot, etc), a subi un recul de 12% de ses ventes au premier trimestre (293.225 véhicules écoulés). Il a été pénalisé par l'arrêt de plusieurs modèles, en particulier sous les marques Dodge (-49%) et Alfa Romeo (-15%). Sans ces éléments, qui devraient être compensés par l'arrivée prochaine de nouveaux véhicules, ses ventes trimestrielles ont progressé de 13,8%.
Le spécialiste des véhicules électriques Tesla - qui ne communique que ses ventes mondiales - n'a pas encore dévoilé ses chiffres. Selon le cabinet Edmunds, les ventes de véhicules neufs devraient augmenter de 1% au premier trimestre aux États-Unis sur un an, mais baisser de 8,9% par rapport au dernier trimestre de 2024. Il a prévu au total 3.826.425 véhicules vendus par les constructeurs (hors Tesla qui vend directement dans ses propres boutiques), un niveau qui constituerait "les plus importantes ventes de véhicules neufs pour un premier trimestre depuis 2021".