Le Brexit est prévue le 29 mars, mais l'accord de divorce ne fait toujours pas l'unanimité. Theresa May, la Première ministre britannique, a redemandé lundi à son Parlement de soutenir l'accord de sortie négocié avec l'UE. Mais au sein de l'assemblée, les plus fervents partisans du Brexit estiment le texte largement décevant, et craignent qu'il laisse Londres sous influence bruxelloise.
"Les gens sont inquiets et en ont marre". "Dans les circonstances actuelles, Theresa May est la meilleure, parce que pour réussir, il faut s'accrocher", assure pourtant au micro de Pierre de Vilno, sur Europe 1, Jeremy Stubbs, le président du parti conservateur britannique en France. "Elle a une majorité de parlementaires au sein du parti conservateur, et presqu'une majorité au sein du Parlement. Personne n'aura mieux que ça."
Malgré tout, les atermoiements autour de cette sortie hystérisent une partie de la société britannique. "Les gens sont inquiets et en ont marre maintenant. Toutes les possibilités son concevables, et il y a un certain degré de panique. C'est humain, c'est normal", observe ce responsable politique, alors même qu'au Royaume-Unis, les demandes de passeport irlandais ont bondi de 22% en 2018.
"Le no-deal est très peu probable". Toutefois, Jeremy Stubbs a du mal à croire à l'hypothèse d'une sortie brutale. "Le no-deal, c'est-à-dire la sortie sans accord, est très peu probable. Avant Noël, le Parlement a repris le contrôle du processus. Si l'accord de Madame May échoue, c’est le Parlement qui décidera de la suite". Or, "il n'y a pas de majorité au Parlement pour une sortie sans accord, donc c'est une solution peu probable, même s'il y a des préparations dans ce sens-là des deux côtés de la Manche."
"Il y a deux façons de préparer une sortie sans accord", poursuit-il. "On peut faire des plans de logistique, se plonger dans des masses de paperasses ou on peut tomber à genoux et prier. De ces deux approches, la seconde est la plus réaliste parce qu'il est impossible de préparer un tel événement avec une échéance aussi courte."
Un avenir politique à un fil. L'avenir de l'accord négocié par Theresa May semble désormais couplé à l'avenir politique de cette dernière. "Si l'accord passe, elle est là et elle va conduire le navire à bon port", assure Jeremy Stubbs, dont le parti a renouvelé à sa confiance à la dirigeante par 200 voix contre 117 à l'occasion d'un vote de défiance mi-décembre. "Mais si l'accord échoue, même pour elle qui s'accroche aux derniers fils, ce sera difficile de rester."