Les tractations souhaitées par la Première ministre Theresa May pour parvenir à un consensus sur un accord de Brexit sont dans l'impasse, la dirigeante britannique jugeant "impossible" de remplir une condition posée par le Labour.
May renvoie la responsabilité au Parlement. Le chef du parti travailliste, Jeremy Corbyn, a exigé jeudi de la cheffe du gouvernement conservateur qu'elle écarte clairement l'éventualité d'une sortie sans accord de l'Union européenne au 29 mars, avant d'entamer toute discussion.
"Impossible", a répondu Theresa May dans un courrier rendu public jeudi soir, car ceci "n'est pas dans les pouvoirs du gouvernement". Elle estime qu'il n'existe que "deux manières d'éviter un 'no deal'": le vote d'un accord au Parlement ou l'"annulation des résultats du référendum" de 2016. Jugeant "injuste" cette dernière option, elle ajoute que seul le Parlement peut empêcher un divorce sans accord. La dirigeante assure néanmoins que sa porte "reste ouverte à une rencontre sans conditions préalables".
Convaincre au-delà de son camp. Mercredi soir, elle avait commencé à recevoir les dirigeants de l'opposition, bien consciente de la nécessité de convaincre au-delà de son camp pour trouver une solution depuis le rejet massif, mardi au parlement, de son accord de sortie négocié avec Bruxelles. Mais "la Première ministre n'est pas prête à des discussions sérieuses pour trouver une solution", a déploré dans la soirée un porte-parole du parti travailliste, réitérant les mêmes exigences.
Un vote sur un projet alternatif mardi 29 janvier. La cheffe du gouvernement doit présenter lundi un projet alternatif, qui devrait toutefois rester assez semblable à l'accord initial. Les députés britanniques auront la possibilité d'amender ce "plan B". Leurs modifications seront présentées au vote le mardi 29 janvier, à deux mois tout juste de la date prévue du Brexit.
Vers le report de la date du divorce ? À mesure que l'échéance se rapproche, l'hypothèse d'un report du divorce est de plus en plus discutée à Bruxelles, pour éviter le chaos d'une sortie sans accord. Elle a reçu jeudi le soutien du comité parlementaire britannique chargé du Brexit. Mais c'est au gouvernement de Theresa May qu'il revient d'en faire la demande aux 27. "S'ils nous disent que c'est pour organiser de nouvelles élections ou un nouveau référendum, cela ferait partie des motifs acceptables", a estimé un diplomate européen, "mais il faut que ce soit court, pas plus de quelques semaines".