La Première ministre britannique Theresa May a fait passer lundi son projet de loi sur le fonctionnement des douanes après le Brexit, mais au prix de concessions accordées aux eurosceptiques, et d'une nouvelle démission au sein de son gouvernement.
Le domaine des douanes. Le texte a été adopté dans la soirée par les députés par 318 voix contre 285, et doit maintenant faire l'objet d'un examen devant les Lords, la chambre haute du Parlement britannique. Ce projet de loi prévoit une série d'arrangements techniques dans le domaine des douanes après la sortie de l'Union européenne. Downing Street avait confirmé dans la journée avoir accepté des changements proposés notamment sous la houlette de l'influent député ultra-conservateur Jacob Rees-Mogg, ardent défenseur d'un Brexit sans concession.
"Qui commande dans ce pays ?" Reste qu'en satisfaisant les eurosceptiques, le gouvernement s'est exposé aux critiques des europhiles de son propre camp, dans une énième illustration des divisions persistantes qui existent au Royaume-Uni sur le retrait de l'UE. En désaccord avec les concessions accordées par le gouvernement, le secrétaire d'Etat à la Défense Guto Bebb a quitté ses fonctions dans la soirée. "Qui commande dans ce pays ? Ce sont qui ne veulent pas d'un Brexit responsable !", a lancé de son côté Anna Soubry, conservatrice pro-UE, visant les tenants d'une sortie de l'UE sans concession.
Histoire de mettre la pression sur la Première ministre, Jacob Rees-Mogg n'avait, lui, pas manqué d'appuyer là où ça fait mal, en rappelant que le gouvernement conservateur, faute d'avoir une majorité absolue à la chambre des Communes, est à la merci d'une fronde. "La conséquence inévitable de l'arithmétique parlementaire, c'est qu'elle devra modifier (son texte)", avait-il déclaré.
Marathon de négociations et... nouveau référendum ? Le nouveau ministre du Brexit, Dominic Raab, rencontrera cette semaine le négociateur de l'UE Michel Barnier pour tenter de relancer les discussions sur le divorce, qui patinent depuis plusieurs semaines. Les négociateurs doivent parvenir à un accord d'ici octobre, pour permettre aux parlements européens et britannique de le ratifier avant la concrétisation du Brexit, prévue le 29 mars 2019. Alors que le temps presse et que les divisions demeurent, l'idée d'un nouveau référendum sur la sortie de l'UE rallie de plus en plus de partisans au Royaume-Uni. Ce référendum offrirait aux Britanniques trois options : soit le plan négocié par Theresa May avec Bruxelles, soit un départ sans accord avec l'UE, soit un maintien dans l'UE.