Le négociateur de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, se dit "pas optimiste" sur la possibilité d'éviter un divorce sans accord avec le Royaume-Uni, car Bruxelles ne modifiera pas l'accord sur la table, dans une tribune publiée dimanche par le Sunday Telegraph.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson, arrivé au pouvoir fin juillet, demande la suppression d'une disposition relative à la frontière irlandaise figurant dans l'accord de retrait conclu par l'ex-chef de gouvernement Theresa May avec l'UE.
Cette disposition, appelée filet de sécurité (ou "backstop" en anglais), prévoit que faute de meilleure solution à l'issue d'une période transitoire, le Royaume-Uni tout entier reste dans un "territoire douanier unique" avec l'UE.
Mais pour Boris Johnson, cette disposition empêcherait le Royaume-Uni de suivre une politique commerciale indépendante, puisqu'il serait toujours soumis à des règles européennes. Il a promis de sortir le Royaume-Uni du bloc européen le 31 octobre même si un nouveau compromis ne pouvait être trouvé.
Barnier exclut de supprimer le backstop
Dans sa tribune au Sunday Telegraph, Michel Barnier exclut toutefois de supprimer en l'état le "backstop", nécessaire selon lui pour préserver l'intégrité du marché unique européen et maintenir ouverte la frontière entre l'Irlande du Nord britannique et la république d'Irlande après le Brexit.
"Le backstop représente la flexibilité maximale que l'UE peut offrir à un Etat non membre", écrit le négociateur en chef de l'Union européenne. "Je ne suis pas optimiste sur la possibilité d'éviter le scénario d'un +no deal+, mais je reste déterminé à explorer toutes les pistes que le gouvernement britannique présentera et qui sont compatibles avec l'accord de retrait", ajoute-t-il.
Il précise que les discussions sur des alternatives au filet de sécurité irlandais ne pourraient en effet commencer qu'après la ratification de l'accord de retrait sur la table, parallèlement aux négociations sur la future relation entre Bruxelles et Londres.
L'accord de retrait négocié avec Theresa May avait été rejeté trois fois par le Parlement britannique.