L'UE ne peut pas "faire semblant de rien devant les demandes milliardaires" du président français Emmanuel Macron, a déclaré mercredi le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, dont le gouvernement est engagé dans un bras de fer avec Bruxelles sur son propre budget.
"Nous les Italiens, noues avons trouvé la solution". Alors qu'une nouvelle "réunion de travail" est prévue ce mercredi entre le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, Matteo Salvini, en déplacement en Israël, s'est dit à nouveau "optimiste". "Je suis optimiste. Je suis confiant qu'une solution sera trouvée. Nous les Italiens, nous avons trouvé la solution. J'ai confiance dans le bon sens de Bruxelles", a-t-il déclaré à la presse à la sortie d'une visite du Saint Sépulcre.
"Ce serait vraiment la fin de cette Union européenne". "Et je refuse d'imaginer qu'on fasse semblant de rien devant les demandes milliardaires qui arrivent d'un Macron en difficulté évidente et qu'on s'en prenne aux poches des Italiens. Ce serait vraiment la fin de cette Union européenne", a-t-il prévenu.
La France pourrait créer "un problème" à Bruxelles. Mardi, l'autre vice-Premier ministre italien, Luigi Di Maio, avait estimé que les mesures annoncées par Emmanuel Macron risquaient de créer "un problème" à Bruxelles "si les règles sont les mêmes pour tous". "Si en France les règles sur le rapport déficit/PIB sont les mêmes que pour l'Italie, alors il est clair et évident que là aussi je m'attends à ce que la Commission ouvre une procédure" pour déficit excessif, a expliqué Luigi Di Maio.
Une situation "totalement différente", selon Pierre Moscovici. Dans une interview au journal Le Parisien mercredi, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a estimé qu'un déficit budgétaire français supérieur à 3% du PIB était "envisageable" de façon "limitée, temporaire et exceptionnelle".
Il a cependant rejeté l'idée d'un traitement plus favorable de la France par rapport à l'Italie, dont la proposition de budget pour 2019 - qui prévoit un déficit à 2,4% - a été rejetée par Bruxelles en raison du poids de la dette publique. La comparaison avec l'Italie "est tentante mais erronée car les situations sont totalement différentes", a insisté Pierre Moscovici. Pour rappel, les deux économies figurent parmi les mauvaises élèves de l'Europe concernant leur dette, avec toutefois une différence notable : la dette italienne s'élève à 131% du PIB (2.302 milliards d'euros), contre 97% pour la France (un peu moins de 2.300 milliards).