Cinq Syriens et une Bulgare ont été inculpés pour le financement à hauteur de plus de 25 millions d'euros d'un réseau terroriste jihadiste au Proche-Orient via un système extrabancaire, a annoncé samedi le parquet général bulgare. "Le groupe a transféré vers des organisations terroristes pas moins de 25 millions d'euros en quatre ans", a déclaré la porte-parole du parquet Rumiana Arnaudova.
Un système de paiement informel. "Le financement s'effectuait sans opération bancaires, selon la méthode hawala", a-t-elle précisé. Le hawala est un système traditionnel de paiement informel, l'argent circulant via des agents de change, sur engagement de gré à gré. Selon le procureur général adjoint bulgare Ivan Guechev, la mise à jour d'un tel réseau est "sans précédent dans l'Union européenne". Ce réseau existe dans la plupart des pays d'Europe et a permis de faire circuler de 100 à 300 millions d'euros par an, selon des sources proches de l'enquête citées par le journal "24 chasa".
Un coup de filet sans précédent. Ces mises en examen font suite à un vaste coup de filet vendredi qui a conduit à l'interpellation de 43 personnes dans sept villes bulgares. Le groupe a par ailleurs "livré à des membres d'organisations terroristes en Syrie pas moins de cent voitures" achetées en Bulgarie, a annoncé Mme Arnaudova. Les cinq Syriens et la Bulgare sont également "inculpés de préparatifs d'actions terroristes dans un autre pays", a indiqué la porte-parole, sans plus de précisions. Cette investigation est, par son échelle et son objet, sans précédent pour les services spéciaux bulgares qui travaillent en coopération avec leurs homologues d'autres pays, a-t-elle indiqué.