La situation reste confuse au Mali, au lendemain du renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta. Arrêté quelques heures plus tôt par des militaires, le chef d'État a annoncé dans une déclaration télévisée sa démission, ainsi que la dissolution du gouvernement et celle de l'Assemblée nationale. De leur côté, les militaires ont promis mercredi une transition politique et des élections générales. Pour les expatriés français sur place, l'angoisse monte, tout comme la crainte des violences, comme l'explique à Europe 1 Anna Maïga, présidente de l'Association des Français du monde au Mali
"On sentait déjà depuis plusieurs jours qu'il y avait une ambiance assez lourde, suite aux problèmes sociaux-économiques qu'il y a dans le pays", raconte-t-elle, avant de revenir sur le déroulé des faits. "On ne savait pas trop ce qu'il se passait réellement. On avait les militaires qui partaient d'un côté, les gens qui essayaient de rentrer chez eux. Puis toutes les boutiques se sont fermées d'un coup, à partir de 10 heures. À 11 heures, tout le monde s'est dépêché de rentrer parce qu'il y avait des coups de feu, et tout d'un coup, on a eu la ville complètement calme."
"On entend des coups de feu un peu partout"
Ensuite, "on a eu des messages sur les réseaux sociaux, comme quoi on donnait un ultimatum au président de la République pour démissionner. Puis on a appris que le président avait été arrêté", dit encore Anna Maïga. "Maintenant, on a les pillages qui commencent", redoute-t-elle, "on sait très bien qu'à chaque fois qu'il y a une mutinerie, il y a des jeunes braqueurs".
"On a remarqué que tout le monde est armé, on entend des coups de feu un peu partout dans la ville", détaille Anna Maïga. Et de conclure, très inquiète : Ça me fait vraiment peur"