Une trentaine de militaires camerounais engagés dans la guerre contre le groupe djihadiste nigérian Boko Haram ont été arrêtés après avoir manifesté pour le paiement de primes et leur relève, a annoncé lundi soir le ministère de la Défense.
Interruption de la circulation. Ces soldats camerounais de la Force multinationale mixte (FMM - coalition régionale de lutte contre Boko Haram) "ont entrepris [dimanche] d'interrompre la circulation à l'aide de barricades sur la route nationale numéro 1 dans la localité de Zigue (Extrême-nord)", a indiqué le ministère dans un communiqué lu sur les antennes de la radio d'État. "La circulation a été rétablie", assure le ministère. Les militaires à l'origine de cette fronde ont été transférés à Yaoundé et mis "aux arrêts", selon le texte. "Une enquête judiciaire" a été ouverte à leur encontre.
Ils réclamaient leurs primes. Les militaires en question réclamaient "leur relève immédiate", ainsi que "le versement de leurs primes de 'soldats internationaux'... à l'instar de celles servies à leurs camarades des opérations de maintien de la paix onusiennes", selon le communiqué. D'après le ministère de la Défense, les militaires engagés sous la bannière de la FMM ne bénéficient pas de primes similaires à celles des troupes opérant pour les missions onusiennes.
Un ras-le-bol des soldats camerounais. De nombreux militaires camerounais mobilisés dans le cadre de la guerre contre Boko Haram se plaignent souvent de leurs conditions de travail, mais c'est la première fois que certains d'entre eux affichent ouvertement leur ras-le-bol. La Force multinationale mixte (FMM), chargée de la lutte contre Boko Haram, compte 10.000 soldats originaires du Cameroun, du Tchad, du Nigeria et du Niger.