Un kamikaze, qui visait "certainement" un lieu de culte en ce jour de Noël, a tué deux civils en se faisant exploser dimanche à Mora, dans le nord du Cameroun, zone d'activité du groupe djihadiste nigérian Boko Haram, selon le gouverneur de la région.
Une troisième personne décédée à l'hôpital. "Le kamikaze visait certainement un lieu de culte, mais nous ne pouvons pas dire avec exactitude lequel. Nous sommes un jour de Noël. Il y a des prières ici et là", a déclaré Midjiyawa Bakari, le gouverneur de la région de l'Extrême-nord du Cameroun, frontalière du Nigeria et du Tchad. "On a enregistré deux morts sur place, donc le kamikaze et un membre du comité de vigilance. Une troisième personne", un élève de 19 ans, "est décédée à l'hôpital", a ajouté le gouverneur.
Cinq autres personnes blessées. Le kamikaze, qui circulait à vélo, "a été repéré par des membres du comité de vigilance qui ont constaté qu'il portait une charge sur lui. Il a été sommé de faire voir sa charge, qu'il a actionnée. Il y a eu en outre cinq blessés. Ils sont hospitalisés, mais leurs vies ne sont pas en danger", a précisé le gouverneur. "Nous avons prié en présence de policiers postés autour de l'église. Les militaires quadrillent la ville", a témoigné à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, un enseignant chrétien à Mora, dans cette région où vivent aussi des musulmans et des animistes.
Porter un "coup fatal" à Boko Haram. Le nord du Cameroun a souvent été visé par des attentats de Boko Haram, l'armée camerounaise coopérant avec l'armée nigériane pour combattre le groupe djihadiste. L'armée du Cameroun intervient actuellement au Nigeria pour porter un "coup fatal" à Boko Haram, a indiqué un responsable militaire, précisant qu'il s'agissait d'une opération d'envergure dans la localité nigériane de Ngoshe, un des fiefs de Boko Haram, où était déjà intervenue en février.
Le président du Nigéria a annoncé samedi "l'écrasement final des terroristes de Boko Haram dans leur dernière enclave dans la forêt de Sambisa". "Ils (les Boko Haram) sont en débandade. Ils vont continuer de se répandre dans la nature pour viser des lieux de grands rassemblements", a prévenu le gouverneur de la région de l'Extrême nord du Cameroun, appelant à la "vigilance".