Le Premier ministre Justin Trudeau a présenté mardi les excuses officielles de l'État canadien aux milliers de fonctionnaires, policiers et militaires des deux sexes, renvoyés ou brimés pendant des décennies en raison de leur orientation sexuelle.
Des indemnités pour 3.000 dirigeants. "Une purge qui a duré des décennies restera à jamais un acte de discrimination tragique de la part du gouvernement envers ses propres citoyens (...), ils ont perdu leur dignité, leurs carrières et ont vu leurs rêves et leurs vies brisés", a déclaré au Parlement Justin Trudeau, visiblement ému. L'État canadien a également conclu un accord à l'amiable pour le règlement d'une poursuite en nom collectif et indemnisera environ 3.000 victimes à hauteur de 145 millions de dollars canadiens (95 millions d'euros).
"Notre honte collective". Un mémorial sera érigé à Ottawa en souvenir des victimes renvoyées de l'armée ou de la police, aux carrières brisées dans la fonction publique, ou encore aux personnes qui se sont suicidées en raison de leur orientation sexuelle à l'époque. "C'est notre honte collective que vous ayez été si maltraités, et c'est notre honte collective que ces excuses aient pris autant de temps, nombre de ceux ayant souffert n'étant plus en vie pour entendre ces mots. Nous en sommes sincèrement désolés", a rappelé Justin Trudeau.
Réhabilitation de personnes condamnées. Outre les excuses aux victimes LGBT dont l'avancement dans leur carrière au sein de la fonction publique a été freiné ou brisé, le gouvernement a aussi réhabilité les personnes condamnées pour homosexualité avant sa dépénalisation en 1969. En 2005, le Canada a légalisé de mariage entre personnes de même sexe et Justin Trudeau a été le premier chef de gouvernement au Canada à défiler dans les gay pride de Vancouver et à Halifax, une habitude qu'il avait prise bien avant d'accéder à ses fonctions officielles.