>> Pendant dix jours, notre reporter parcourt l'Europe du Sud pour comprendre comment nos voisins européens vivent leur déconfinement, la réouverture des frontières, l'approche des vacances, mais aussi prendre le pouls de l’économie locale. Un voyage de l'Italie jusqu'à la Grèce, en passant par les Balkans et la côte Adriatique. Après notamment Venise, Milan, et Dubrovnik, Jean-Sébastien Soldaïni a posé ses valises en Serbie, à Novi Sad, où les habitants semblent marqués par un confinement particulièrement strict.
Courte nuit. Départ de Zagreb pour Novi Sad, la Voïvodine et le Danube. Le passage de frontière marque ici un changement d’ambiance. Les églises orthodoxes prennent le dessus tout comme l’alphabet cyrillique. Les quelques villes et villages serbes traversés ont un parfum d’Ukraine : des lignes droites interminables où le rang social des habitants se mesure au niveau de raffinement de leur portail en fer forgé.
>> CARNET DE BORD - Comment l'Europe du Sud vit le déconfinement : sixième étape, la Croatie
Des maisons alignées, sans aucune harmonie de forme ni de couleurs, bordent la route. Certains frontons d’un bleu pastel non-identifié rappellent vraiment l’approche du Donbass. Mais Novi Sad n’est pas taillée dans ce moule. Les façades aux tons pâles sont bien là dans la vieille ville mais l’architecture est bien plus élaborée. Ici des colonnes, là des voûtes. Plus loin, un dôme coiffe le toit d’une maison à deux étages aux côtés d’immeubles plus modernes.
Des habitants marqués par le confinement
Les habitants semblent marqués par le confinement qui a été très strict par ici. Les autorités ont parfois décrété un couvre-feu de 3 à 4 jours avec interdiction formelle de sortir et obligation de porter un masque quand un semblant de liberté était accordé. Alors depuis la fin du confinement, c’est comme si une soupape avait sauté : des contraintes existent encore, mais les Serbes les balaient pour la plupart.
Retrouvez les précédentes étapes de notre tour d’Europe
• Première étape, Vintimille : si les touristes français ne viennent pas, "on peut fermer"
• Deuxième étape, Milan : se réinventer pour survivre à la crise économique
• Troisième étape, Venise : calme, propre et silencieuse
• Quatrième étape à la frontière slovène : "Une goutte après l'autre, le vase se remplira pour revenir à une situation normale"
Le masque est par exemple obligatoire dans les transports publics. Les bus sont pleins aux heures de pointe mais il est rare de voir plus de 2 personnes avec leur bout de tissu sur le visage…
"Nous en avons marre, nous n’écoutons plus les infos et en plus les règles changent tout le temps", me confie une usagère. D’autant qu’après avoir fait respecter strictement le confinement, les autorités semblent vouloir lâcher du lest. Personne n’est sanctionné. Un calcul politique ? Les élections législatives sont dans 10 jours...