Ljubljana slovénie 1:39
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Jean-Sébastien Soldaini, édité par Rémi Duchemin , modifié à
JOUR 5 - Italie, Grèce, Balkans... Pendant dix jours notre reporter parcourt l'Europe du Sud pour comprendre comment les habitants de ces pays vivent le déconfinement. Sa cinquième étape passe par la Slovénie, un pays où le retour à la normal est désormais effectif.
REPORTAGE

>> Pendant dix jours notre reporter parcourt l'Europe du Sud pour comprendre comment nos voisins européens vivent leur déconfinement, la réouverture des frontières, l'approche des vacances, mais aussi prendre le pouls de l’économie locale. Un voyage de l'Italie jusqu'à la Grèce, en passant par les Balkans et la côte Adriatique. Après notamment Venise et Milan, pour la cinquième étape de son "tour du déconfinement" européen, Jean-Sébastien Soldaïni a posé ses valises en Slovénie, pays limitrophe de l’Italie où le déconfinement a débuté dès le mois de mai et semble terminé. Définitivement.

Au départ de Palmanova, je prends la route de Trieste pour ensuite passer en Slovénie. Une petite route à travers la forêt. Un monde entre-deux à peine vallonné par rapport à la plaine du Pô. L’architecture hésite. Les maisons ne sont plus cubiques avec des toits à quatre pentes, typiques du Piémont. Elles passent à deux pentes et laissent s’installer un décor de Syldavie. Les panneaux de signalisation ne savent pas quelle langue parler, alors ils affichent les noms des villes en italien et en slovène. Trieste est en vue. On dit "Trst" de l’autre côté.

La vie normale...

Le passage de la frontière se fait sans accroc. A peine si le douanier regarde mon passeport. La Slovénie a annoncé avoir "maîtrisé l’épidémie" le 15 mai dernier. Et cela se sent tout de suite. Seulement 7 kilomètres après être entré dans le pays, en approche de la ville portuaire de Koper, c’est une atmosphère de plage californienne au coucher de soleil : des terrains de beach-volley bondés, des jeux pour enfants avec trampolines et châteaux de sable…  L’ambiance est à des années-lumière de celle qui règne à Venise ou à Milan. Et pour cause, il n’est plus nécessaire de porter de masque. Plus besoin de respecter une distance physique. La vie normale, depuis près d’un mois.

Samedi, je prends la route de la capitale Ljubljana, pour voir quelle est l’atmosphère, mais un panneau sur la route m’indique la grotte de Postojna. Est-ce que les restrictions s’appliquent dans un milieu aussi confiné qu’une grotte ? Non. L’équipe m’accueille sans masque. Je prends part à la visite au milieu de touristes. Les guides expliquent qu’il n’est pas nécessaire de se protéger. Même pas besoin de se tenir à distance une fois arrivés sous les voutes grandioses. Le virus ne circule plus. Encore moins dans une atmosphère où le taux d’humidité est proche de 100% et où la température est de 10°. Les visiteurs sont invités à "respirer normalement".

 

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"Respirer", c’est l’impression que donnent tous les Slovènes, jusque dans les rues de Ljubljana la capitale. Avec un samedi ensoleillé, les habitants sont de sortie sur les bords de la rivière qui traverse la ville. Tous ou presque ont une glace à la main, lorsqu’ils ne sont pas assis aux terrasses des cafés. Je m’installe aussi pour les observer en train de profiter de leur insouciance retrouvée. Et je me rends compte que je m’installe en terrasse pour la première fois depuis… le 14 mars.

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