La Belgique pourrait offrir l'asile au dirigeant séparatiste catalan Carles Puigdemont, a laissé entendre le secrétaire d'État belge à l'Asile et à la Migration Theo Francken, membre du parti indépendantiste flamand de la Nouvelle alliance flamande (N-VA), suscitant la colère du parti conservateur au pouvoir en Espagne.
Risque de poursuites. Carles Puigdemont a été officiellement destitué par Madrid de son poste de président de la région de Catalogne après la déclaration unilatérale d'indépendance votée vendredi par le Parlement catalan. Il Puigdemont risque des poursuites pour "désobéissance" et "malversation de fonds" pour avoir convoqué le référendum interdit du 1er octobre sur l'indépendance, voire des poursuites pour "rébellion" qui peuvent lui valoir en cas de condamnation jusqu'à 30 ans de prison.
Un jugement équitable ? Theo Francken s'est demandé si Carles Puigdemont pouvait être assuré d'un procès équitable, affirmant que le dirigeant séparatiste catalan pouvait se voir octroyer l'asile en Belgique s'il le demandait. Une protection de la Belgique pour Carles Puigdemont "n'est pas irréaliste lorsqu'on regarde la situation actuelle", a déclaré Theo Francken samedi à la chaîne de télévision flamande privée VTM. "En regardant la répression de Madrid et les peines de prison envisagées, la question peut se poser de savoir s'il a encore une chance d'un jugement équitable", a-t-il ajouté.
Colère de Madrid. Ces déclarations ont été jugées "inacceptables" par le porte-parole du Parti populaire (conservateur) au pouvoir en Espagne, le député européen Esteban Gonzalez Pons. Il s'agit de "graves accusations contre le système judiciaire espagnol" et en espérant qu'une "correction y sera apportée immédiatement", a-t-il déclaré, selon un communiqué de son parti. Theo Francken "a violé les principes de solidarité et collaboration loyale entre les pays membres de l'UE", dénonce aussi ce communiqué.