Un Casque bleu a été tué et 11 autres blessés dans l'attaque mardi d'une base de l'ONU en Centrafrique, illustrant la fragilité d'un pays toujours sous la coupe de bandes armées. Des milices antibalaka ont pris pour cible une base temporaire de Casques bleus à Tagbara, près de la ville de Bambari, a annoncé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, évoquant "plusieurs heures d'échange de tirs". "Les Casques bleus ont riposté et après plusieurs heures d'échange de tirs, l'un d'eux a été tué et 11 autres ont été blessés", a-t-il précisé.
"Plus de 22 agresseurs anti-Balaka ont été tués", a ajouté l'ONU dans un communiqué. Les blessés ont été évacués vers la capitale Bangui et la ville de Bria. L'attaque contre la base de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) s'est produite à l'aube.
Des civils retrouvés morts. "Indépendamment" de cette attaque, la Minusca "a découvert, plus tard dans la matinée, les corps sans vie de 21 civils (13 hommes, 4 femmes et 4 enfants) près d'une église de Tagbara". "D'après les premières constatations, des armes traditionnelles ont été utilisées", selon un communiqué de l'ONU, semblant implicitement désigner des machettes et armes blanches. Des renforts ont été envoyés à Tagbara, située à 60 kilomètres au nord-est de Bambari.
Lundi soir, "des éléments de la base temporaire de la Force de la Minusca à Tagbara, avaient été informés que l'UPC (l'Union pour la paix en Centrafrique, ex-Seleka) détenait 23 personnes dont 13 femmes, 7 hommes et 3 enfants", a aussi indiqué l'ONU. Ces personnes ont été récupérées par des Casques bleus avant d'être hébergées sur leur base "afin de garantir leur sécurité", selon l'ONU, qui va diligenter une enquête sur ces actes "qui peuvent être considérés comme des crimes de guerre".
La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis 2013. Le renversement du président François Bozizé par l'ex-rébellion de la Séléka avait entraîné une contre-offensive des milices d'"autodéfense" antibalaka, entraînant les 4,5 millions d'habitants dans une spirale de violences. Aujourd'hui, en dépit de tentatives de médiations pour pacifier la Centrafrique, près de 80% du territoire restent sous la coupe de groupes armés et l'autorité étatique ne dépasse guère les faubourgs de la capitale, Bangui.