C'est un affront infligé mardi à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Avec Charles Michel, le président du Conseil européen, elle avait rendez-vous avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara. La rencontre était censée permettre un réchauffement des relations. Sauf que ce que l'on gardera finalement de ce moment, c'est cette image surréaliste captée par les caméras de télé : Charles Michel a eu le droit de s'asseoir aux côtés du président turc, mais pas Ursula von der Leyen.
Ursula von der Leyen obligée de se mettre en retrait
Après avoir pris la pose pour la presse devant les photographes, Erdogan et le président du Conseil européen s'assoient côte à côte, chacun dans leur fauteuil respectif préparé pour la réunion. Tout cela se passe devant Ursula von der Leyen, désemparée et interloquée, puisqu'elle ne semble pas savoir où s'installer. On l'entend murmurer, s'interroger, mais la présidente de la Commission européenne n'a pas d'autre choix que de prendre place sur le divan attenant, en retrait des deux hommes, comme on peut le voir sur cette vidéo publiée par le Guardian.
Le porte-parole d'Ursula von der Leyen a ensuite expliqué qu'elle avait décidé de passer outre sur le coup. Mais elle a demandé à ce que ce type d'incident ne se répète pas à l'avenir, rappelant à cette occasion qu'elle-même et Charles Michel avaient le même rang protocolaire.
"Si l'Europe veut être crédible, il faut qu'elle affirme ses valeurs"
Cette image a fait réagir, jusqu'à la classe politique française. Valérie Rabault, cheffe de file des socialistes à l'Assemblée nationale, aurait par exemple souhaité que Charles Michel cède sa place à Ursula von der Leyen : "Si l'Europe veut être crédible, il faut qu'elle s'affirme aussi comme puissance et qu'elle affirme ses valeurs. Tant qu'elle ne le fera pas, elle peinera à avoir une vraie crédibilité en terme de diplomatie. Là, on étale des divisions, on accepte que Madame von der Leyen se fasse humilier de la sorte. C'est inacceptable", a-t-elle déploré auprès d'Europe 1. De nombreux politiques français ont également partagé la vidéo sur Twitter.
L'incident a aussi suscité la colère de nombreux élus à Bruxelles, alors que la Turquie vient de se retirer de la convention d'Istanbul qui vise à lutter contre les violences faites aux femmes.