C’est à Minneapolis que George Floyd a perdu la vie, étouffé par le genou d’un policer blanc, Derek Chauvin, il y a deux semaines. Mais c’est à Houston que ce noir américain de 46 ans, devenu le symbole de la lutte contre la racisme dans le monde entier va être enterré mardi. C’est dans cette ville du Texas que George Floyd est né et a grandi, plus précisément dans le quartier défavorisé de Third Ward, où son souvenir de Big Floyd reste bien présent. Europe 1 s'est rendue sur place.
Posé au milieu des immeubles en brique, le terrain de basket aux paniers rouillés est l’endroit où tout le quartier se retrouve. C’est ici que George Floyd a fait ses premiers dribbles, jusqu’à devenir un excellent basketteur. "C’était un modèle, on voulait tous être comme lui", assure Eddy. "Il est le premier qu’on a vu décrocher une bourse pour l’université, grâce au sport", poursuit celui qui est aujourd’hui entraîneur de l’équipe du lycée de ce quartier déshérité.
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"Big Floyd" a aussi montré le mauvais exemple, avec un séjour en prison. "Oui, il avait un passé judiciaire, mais il s’en servait pour avertir les jeunes, il voulait que les choses changent", raconte Corey qui organisait des messes le dimanche, sur le terrain de basket avec l’aide de George. Tous décrivent un grand gaillard toujours positif. "Et maintenant, le monde entier connaît son nom, même le pape !", rigole Najila. "Je déteste qu’il soit mort de cette manière, mais son nom va servir, il va changer le monde."
Et pour ça, Eddy et ses amis ont installé des tables sur le terrain de basket, avec tout le nécessaire pour s’inscrire sur les listes électorales. "Après les manifs, on doit voter si on veut changer les lois", explique-t-il. Un homme vient s’enregistrer. A 40 ans, il veut voter pour la première fois. "Si je ne fais rien, je suis une partie du problème. Et ça, je l’ai compris grâce à George Floyd".