Ce sera probablement le rapport le plus lu de l'histoire du Giec. Ce lundi, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat présente un nouveau document sur l'avancée du réchauffement climatique, le premier depuis sept ans. D'aucuns estimeront qu'il ne pouvait pas sortir à un moment plus révélateur. Sa publication intervient alors que les catastrophes naturelles s'accumulent ces dernières semaines avec des incendies en Grèce, en Turquie et au Liban et des inondations dramatiques qui ont touché l'Allemagne et la Belgique.
Une base importante pour la COP26
Le contexte incite donc à prendre les prochains résultats du rapport au sérieux. Pour les experts, l'accumulation récente d'événements climatiques extrêmes est le signe que les chefs d'Etat ne peuvent plus attendre pour agir en matière de climat. L'attente s'explique aussi par le fait que ce rapport, qui compte des milliers de pages, va jouer un rôle décisif lors de la conférence mondiale sur le climat, la COP26, qui se déroulera en novembre prochain à Glasgow en Écosse. C'est sur ce document que les dirigeants du monde entier vont s’appuyer pour définir les objectifs climatiques des prochaines années.
"L'idée, c'est de synthétiser l'état des connaissances scientifiques disponibles de manière à ce qu'il n'y ait plus de discussions sur la science et qu'on puisse après négocier sur les solutions à apporter", précise au micro d'Europe 1 le chercheur François Gemmene, l’un des auteurs du rapport.
Les pays membres reconnaissent l'aggravation du réchauffement climatique
En amont de la publication, on sait simplement que le rapport documente tous les grands défis climatiques du moment : la montée des océans, l’intensification des catastrophes naturelles ou encore le réchauffement de l’atmosphère. Comme d’habitude, le texte a été rédigé par des scientifiques mais aussi par des diplomates. Avec 195 pays impliqués, il a forcément fallu négocier.
D’ailleurs, il est parfois reproché au Giec d’être sous l’influence des diplomates et donc des Etats. Mais cette fois-ci, l’un des auteurs l’assure : ce sont bien les scientifiques qui ont eu le dernier mot. En approuvant ce rapport, les pays membres reconnaissent donc l'aggravation du réchauffement climatique. Reste à y remédier.