La police allemande a annoncé lundi le démantèlement d'un groupuscule néonazi qualifié de "terroriste", soupçonné d'avoir planifié divers attentats et attaques notamment contre des étrangers dans le sillage des manifestations anti-migrants de Chemnitz. Cette "association terroriste d'extrême droite" baptisée "Révolution Chemnitz" projetait notamment une "action", aux détails non encore éclaircis, mais visant très probablement des étrangers, mercredi en Allemagne à l'occasion de la célébration annuelle de la réunification du pays en 1990, a indiqué le parquet anti-terroriste dans un communiqué.
Au total, sept hommes âgés entre 20 et 31 ans sont sous les verrous dans le cadre de cette affaire. Six d'entre eux ont été interpellés lundi lors d'une opération ayant mobilisé une centaine de policiers. Le septième, présenté comme le chef de file du groupuscule, avait déjà été arrêté mi-septembre dans le cadre d'une affaire de troubles à l'ordre public.
"Des attaques violentes" en préparation. Les suspects entendaient perpétrer "des attaques violentes et des attentats armés" contre des étrangers et des personnes d'obédiences politiques différentes de la leur", a précisé le parquet. A ces fins, ils auraient entrepris des démarches pour se procurer des armes semi-automatiques. Les suspects poursuivaient des objectifs révolutionnaires visant à miner l'Etat de droit démocratique", ont indiqué les enquêteurs.
Tous sont décrits comme faisant partie des "milieux hooligan, skinhead et néonazis" dans la région de Chemnitz, la troisième ville de l'Etat régional de Saxe, théâtre fin août et début de septembre de plusieurs manifestations à l'appel de l'extrême droite pour protester contre le meurtre à l'arme blanche d'un Allemand, dont sont soupçonnés deux demandeurs d'asile.
Merkel, principale cible de l'extrême droite allemande. Le groupuscule "Révolution Chemnitz" s'est constitué autour du 11 septembre dans le sillage immédiat de ces rassemblements qui ont ébranlé l'Allemagne toute entière et failli faire éclater le gouvernement de coalition de la chancelière Angela Merkel, où coexistent difficilement partisans de la fermeté maximale et de la modération à l'égard des migrants.
La chancelière est devenue la cible principale des protestataires dans la rue, accusée d'être responsable d'une hausse supposée de la criminalité dans le pays due aux étrangers, suite à l'arrivée en Allemagne de plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015 et 2016.