La Cour suprême du Chili a ordonné vendredi la saisie de biens d'une valeur d'1,6 million de dollars (environ 1,4 million d'euros) appartenant à l'ex-dictateur Augusto Pinochet (1973-1990) dans le cadre d'un scandale de corruption.
Dans le cadre de "l'affaire Riggs". "Est ordonnée la saisie des biens (...) qui étaient la propriété d'Augusto José Ramon Pinochet Ugarte, ou d'une de ses sociétés, pour un montant équivalent à 1.621.554 dollars", indique la décision consultée par l'AFP. Cette décision définitive intervient dans le cadre de l'"affaire Riggs", une enquête sur la manière dont des responsables chiliens avaient aidé Augusto Pinochet à cacher une partie de sa fortune dans la banque Riggs aux États-Unis.
Un verdict qui donne partiellement raison à la famille Pinochet. Elle revient en partie sur la restitution à la famille de Pinochet en 2017 d'avoirs d'une valeur de près de 5 millions de dollars (4,3 millions de dollars) qui avaient été saisis en 2004 dans ce même dossier. L'État avait alors fait appel en demandant l'annulation de cette décision. La Cour suprême donne donc partiellement raison à la famille de l'ex-dictateur qui peut conserver la majorité de ces biens.
Son épouse et ses cinq enfants dans l'héritage. Augusto Pinochet est mort d'un infarctus en 2006 à l'âge de 91 ans. Ses héritiers sont son épouse Lucia Hiriart, âgée de 95 ans, et leurs cinq enfants. Le général Pinochet a dirigé de 1973 à 1990 une dictature au cours de laquelle 3.200 personnes ont été tuées ou ont disparu et 38.000 personnes ont été torturées, selon des organisations de défense des droits de l'homme.
De l'agent caché grâce à des manœuvres complexes. L'enquête de la justice chilienne sur d'éventuelles malversations a commencé après la découverte à la banque Riggs de Washington et dans d'autres établissements bancaires d'une centaine de comptes secrets sur lesquels Pinochet avait caché à partir de 1981 près de 20 millions de dollars (17 millions d'euros), grâce à des manœuvres financières complexes. Pinochet utilisait pour ces opérations une série d'identités alternatives, des variantes de son nom comme Augusto P. Ugarte, A. Ugarte, José Ramon Ugarte et J.P. Ugarte, ainsi que des pseudonymes comme Daniel Lopez ou John Long. En 2005, la banque Riggs a reconnu avoir caché les comptes de Pinochet et a accepté de payer une amende de 16 millions de dollars, soit environ 14 millions d'euros.