Un couvre-feu a été décrété pour la troisième nuit consécutive à Santiago, au Chili. L'état d'urgence a même été instauré. C'est la première fois que des militaires patrouillent dans les rues depuis la fin de la dictature du général Pinochet. Près de 10.000 policiers et soldats sont déployés dans le pays pour tenter d'enrayer les émeutes qui éclatent dans les grandes villes. Depuis vendredi dernier, on dénombre 11 morts. Le président Sebastian Piñera estime que son pays est en guerre.
"Quand les militaires s'approchent, les gens lèvent les bras pour montrer qu'ils sont pacifiques"
Lundi, des milliers de personnes sont de nouveau descendues dans la rue pour manifester contre la hausse du prix des transports et contre les inégalités sociales. Europe 1 a pu joindre, sur la Plaza Italia, là où se rassemblent les manifestants, un guide touristique francophone. Jonathan est Suisse et guide touristique au Chili depuis 5 ans.
"Les militaires n'ont rien à faire dans les rues de Santiago", s'indigne-t-il. "Quand ils s'approchent, les gens lèvent les bras pour montrer qu'ils sont pacifiques... Mais plus ils appliquent des mesures répressives, plus les gens sont fâchés." Le guide touristique enchaîne les visites le matin mais l'après-midi, quand les manifestations reprennent, il doit annuler les activités. "Beaucoup de familles françaises sont en vacances pour la Toussaint à Santagio mais elles se retranchent dans leur hôtel", constate-il.