La Chine a dégagé en 2021 une croissance annuelle de 8,1%, au plus haut depuis près d'une décennie, malgré une crise dans l'immobilier et une reprise épidémique qui pèsent sur la reprise du géant asiatique. Il s'agit de son rythme le plus rapide depuis 2012. Comment expliquer un tel rebond en pleine pandémie ?
Une croissance portée par les exportations
Cette croissance fulgurante de la Chine est d'abord portée par les exportations, qui ont augmenté de près de 30% l'année dernière. La majorité de ces exportations concerne les pays émergents. Et, il n'y a pas que des masques mais aussi de l'acier, des machines et des infrastructures. On voit que la crise de l'immobilier, qui représente un quart du PIB chinois, et le confinement lié au Covid, qui touche plusieurs dizaines de millions de personnes, n'ont finalement pas vraiment pesé.
Le tableau n'est pas complètement rose pour autant. En effet, la Chine reste uniquement l'usine du monde. La consommation des ménages demeure faible. Les petites entreprises et les services souffrent donc, avec des faillites à répétition et dix fois moins de création d'entreprises qu'en 2019. Le chômage des jeunes aussi est préoccupant, autour de 15%, soit trois fois plus que la moyenne nationale.
La politique du "zéro Covid", qui a permis d'endiguer rapidement l'épidémie en 2020, s'accompagne d'un coût social et économique élevé. Le secteur des services (loisirs, tourisme, hôtellerie-restauration, transports...) n'a toujours pas retrouvé son niveau pré-pandémie. La croissance devrait donc ralentir cette année pour s'établir autour de 5%.