Un voile jaunâtre recouvre les gratte-ciel du quartier des affaires à Pékin. La visibilité est réduite à quelques dizaines de mètres seulement. C’est la huitième tempête de sable depuis le début de l’année au sein de la capitale. Du jamais-vu depuis dix ans. Foulard sur la tête, masques de protection et larges lunettes, les habitants tentent une sortie dans un décor de fin du monde.
"Il y a beaucoup de vent, ça rentre dans les yeux, la gorge, les oreilles, l’air est très mauvais", rapporte une habitante de la capitale. "Le temps est vraiment trop moche, ça me met de mauvaise humeur, je n'ai même plus envie de sortir", ajoute une autre. Tout le nord du pays est concerné. "Ce phénomène est dû à une vague de froid et une tempête de sable venue du nord de la Chine qui poussent le sable vers le sud", raconte Li Dan du centre météorologique national.
Le réchauffement climatique provoque cette avancée inexorable du désert de Gobi. La végétation disparaît et ne joue plus son rôle de barrière naturelle pour arrêter les sables. Le gouvernement a bien lancé une politique de reboisement, mais l’urbanisation galopante a eu raison des forêts naturelles, noyant sous le sable des centaines de millions de personnes.