En Chine, le 20e Congrès du Parti communiste chinois s'est ouvert dimanche avec un discours de fermeté du président Xi Jinping. Après dix années passées à la tête du pays, il brigue un troisième mandat de cinq ans, du jamais vu en Chine depuis Mao. Xi Jinping promet, pour ce nouveau mandat, la réunification avec Taïwan. Sous l'étoile rouge du Palais du peuple place Tian'anmen, les quelque 2.300 délégués du Parti communiste écoutaient religieusement le président. Un discours fleuve d’une heure et demie, suivi d’un tonnerre d’applaudissements et de l’hymne national.
"Nous ne renoncerons jamais au recours à la force"
Sans surprise, Xi Jinping a rendu un discours très nationaliste, qui a surtout été marqué par une promesse, celle de reprendre Taïwan. "La résolution de la question de Taïwan est l'affaire du peuple chinois lui-même et doit être résolue par le peuple chinois seul. Nous œuvrerons avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts pour une réunification pacifique, mais nous ne renoncerons jamais au recours à la force."
Il s’en est pris notamment aux ingérences étrangères, sous-entendu les États-Unis. Un discours qui inquiète Jean-Pierre Cabestan professeur de sciences politiques à Hong Kong. "Ce qui m'inquiète évidemment c'est la montée des tensions sino-américaines. On peut se demander jusqu'où Xi Jinping est prêt à aller dans sa confrontation avec les États-Unis. Est-ce qu'on va vers un guerre dans le détroit de Taïwan ? Difficile à dire dans les cinq années qui viennent. La prolongation de son mandat sera formellement annoncée à l’issue du congrès dans une semaine et d’ici là, les discussions vont se dérouler à huis clos derrière les murs du palais du peuple.