La police chypriote a arrêté mercredi cinq Syriens soupçonnés d'appartenir à une "organisation criminelle" de trafic d'immigrés clandestins, dans le cadre d'une opération visant à réprimer ces réseaux illégaux sur l'île méditerranéenne, ont annoncé les autorités. Le président de la République de Chypre, Nikos Christodoulides, a ordonné une "opération coordonnée pour démanteler une organisation criminelle de trafic d'immigrants irréguliers vers Chypre" dans la ville côtière méridionale de Limassol (sud), a indiqué la présidence dans un communiqué.
4.370 migrants renvoyés en 2023
Cinq Syriens ont été arrêtés au cours de l'opération menée dans l'objectif de "s'attaquer de manière efficace au problème de l'immigration, et faire preuve d'une tolérance zéro à l'égard de ce phénomène", est-il ajouté. Les autorités devraient procéder à d'autres arrestations, des mandats d'arrêt ayant déjà été émis, selon le communiqué.
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Les "réseaux de trafiquants" mettent "en danger la vie des immigrés en situation irrégulière", a également affirmé la présidence, soulignant une récente baisse significative du nombre de demandeurs d'asile grâce aux mesures prises à l'encontre des trafiquants. Les autorités chypriotes ont multiplié ces derniers mois les efforts pour faire partir les migrants en situation irrégulière vers d'autres pays. Quelque 4.370 migrants ont été renvoyés en 2023, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Des arrestations au lendemain d'une opération d'envergure
Affirmant être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'Union européenne, Chypre réclame depuis des années plus de fonds et de soutien politique de la part de Bruxelles pour gérer cette question. Ces arrestations interviennent au lendemain d'une opération d'envergure au cours de laquelle des dizaines de demandeurs d'asile ont été évacués d'un complexe immobilier condamné près de la ville côtière de Paphos (ouest), après des manifestations de résidents et des allégations de vol d'électricité.
Le gouvernement chypriote n'exerce son autorité que sur la partie sud de l'île, la partie nord échappant à son contrôle depuis son invasion en 1974 par la Turquie. La République de Chypre affirme que les demandeurs d'asile représentent 5% des 915.000 habitants de la partie sud de l'île. Le nombre d'arrivées de migrants a diminué depuis l'année dernière, mais les arrivées par bateau en provenance de la Syrie, ravagée par la guerre, et du Liban, en proie à la crise, ont augmenté.