Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, était l'invité du Grand Rendez-vous dimanche. 2:01
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Laetitia Drevet , modifié à
Les tensions entre la France et la Turquie ont atteint un pic ces dernières semaines. Des sanctions pourraient être prises à l'encontre du président Erdogan au conseil européen de décembre, rappelle dimanche sur Europe 1 Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, qui dénonce "l'islamisme agressif" de la Turquie. 
INTERVIEW

Les tensions franco-turques ont atteint des sommets ces dernières semaines. Entre appels au boycott et échanges houleux sur fond d'accusations de racisme antimusulman, les relations d'Emmanuel Macron et de Recep Tayyip Erdogan sont au plus mal. Des sanctions pourraient être prises en décembre lors du prochain conseil européen.

"Pendant 10 ou 15 ans, on a pensé que la Turquie était une sympathique démocratie chrétienne à l'orientale avec une modernisation progressive. Ce n’est pas cela : c’est un islamisme agressif culturellement et géopolitiquement", affirme dimanche sur Europe 1 Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.

"La France n'est pas seule face à la Turquie"

"Il y a des moyens de pression, il y a un agenda de sanctions possibles", avait rappelé sur Europe 1 Jean-Yves Le Drian, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. A l'étude selon Clément Beaune, des sanctions individuelles à l'encontre du président turc, ou "des sanctions économiques par secteur". "Il est encore trop tôt pour prendre une décision, mais plusieurs options sont sur la table. Tous nos partenaires ont voix au chapitre." 

Outre ces possibles sanctions, Clément Beaune rappelle que la France avait mis en œuvre des actions concrètes pendant l'été, en envoyant sa flotte en Méditerranée orientale pour prendre position face aux expéditions turques. Mais cette fois, assure-t-il, "la France n'est pas seule face à la Turquie, même l'Allemagne a changé et les Européens sont prêts à l'action". Il conclut : "Personne en Europe n'a plus d'illusion sur Erdogan et son régime."