A trois mois de la grande conférence de l'ONU sur le réchauffement climatique qui réunira 195 pays à Paris, l'ONU a appelé les participants à mettre la main à la poche pour combler un déficit d'1,2 million d'euros, à l'ouverture d'une nouvelle session de négociations à Bonn.
Un déficit de 1,2 million d'euros. "J'ai le regret de vous informer que nous avons actuellement un déficit de 1,2 million d'euros (1,3 million de dollars) juste pour couvrir les sessions prévues à l'ordre du jour", a lancé Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la convention cadre de l'ONU sur le climat. Il n'y a pas assez "d'argent pour la session d'octobre déjà prévue ou pour la COP", censée aboutir en décembre à un accord pour limiter à 2 degrés le réchauffement climatique par rapport à l'ère préindustrielle, a déclaré Mme Figueres. Elle a appelé "les pays en mesure de le faire à apporter une contribution".
Une ultime session de négociations à la COP21 (30 novembre-11 décembre) doit se tenir dans la capitale rhénane du 19 au 23 octobre. "La somme dont nous aurions besoin" pour financer les délégations à la conférence d'octobre et la COP21 en décembre "est de 900.000 euros au total", a-t-elle précisé. "En outre, nous avons toujours un déficit de 300.000 euros pour la réunion d'octobre elle-même", a-t-elle ajouté. "C'est l'intérêt des Nations unies de dramatiser un tout petit peu parce qu'(elles) ont besoin d'argent", a déclaré, le secrétaire général de la COP21, Pierre-Henri Guignard. "Traditionnellement, des pays comme la Norvège, l'Allemagne, répondent assez généreusement à ce type de demandes", a-t-il remarqué, ajoutant "c'est comme ça chaque année".
Réunis à Bonn jusqu'à vendredi, les négociateurs vont plancher sur un nouveau texte élaboré cet été par les coprésidents des débats qui se sont efforcés de rédiger un document plus clair et structuré.
Mais ce nouveau document maintient toutes les options pour chaque question en discussion.
Les 2 degrés toujours hors d'atteinte. Par ailleurs, les engagements nationaux de réduction de gaz à effets de serre (GES) annoncés jusqu'à présent - une soixantaine de pays responsables de près de 70% des émissions de GES - ne permettront pas de limiter le réchauffement à 2 degrés. Cette nouvelle session de négociations s'ouvre sous une pression croissante pour accélérer leur rythme, afin de parvenir à un texte plus concis en entrant enfin dans le vif du sujet.
Le document en discussion liste les thèmes en les répartissant en trois catégories: ceux qui pourraient être inclus dans l'accord définitif de Paris, ceux qui pourraient faire l'objet de décisions spécifiques de la COP21 et les nombreux sujets encore en discussion car les plus épineux.Les délégués ont cinq jours pour poursuivre le travail des coprésidents en commençant à réduire le nombre d'options. Les divergences sont profondes sur des sujets aussi délicats que la répartition de l'effort entre pays riches - émetteurs historiques de gaz à effet de serre, sources du réchauffement -, et pays pauvres ou émergents.