Sur les réseaux sociaux, des images de drones de loisirs, équipés de quatre hélices, d'une caméra et transformés par des soldats ukrainiens circulent depuis plusieurs jours. Alors qu'une partie de la guerre en Ukraine se joue désormais dans les airs - en témoignent ces attaques de drones russes sur des infrastructures portuaires ukrainiennes mercredi - ces objets, vendus une centaine d'euros en boutique, se muent en véritables armes de guerre.
Sur les vidéos, on peut voir les soldats en question rajouter une cordelette aux petits appareils. Un obus suspendu s’envole alors vers la cible qui peut être un char, un véhicule blindé ou bien une tranchée ennemie.
Une capacité de survie estimée à six sorties
"C'est l'artillerie du pauvre. Visiblement, les Ukrainiens disposaient d'un certain nombre de grenades dont certaines dateraient de la Seconde Guerre mondiale donc ils avaient des stocks assez importants qu'ils peuvent utiliser grâce à ces drones pilotés par quelqu'un qui est à distance. Alors bien sûr, la portée est de quelques kilomètres mais aujourd'hui on parle de transparence de la guerre. Personne n'est à l'abri. Si vous êtes vu, vous allez être frappé avec toutes les chances d'être sévèrement blessé voire tué", explique le général Christophe Gomard, ancien directeur du renseignement militaire.
Ces drones effectuent en moyenne cinq sorties avant d'être abattus et leur capacité de survie est estimée à six sorties. Le flux d'achat pour les remplacer est donc continu selon le général Gomard. Surtout utilisés par les Ukrainiens au début de la guerre, ces engins "quasi jetables" décollent aujourd’hui des deux camps pour s’affronter dans le ciel.