Erdogan Macron France Turquie 1:51
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Louis de Raguenel , modifié à
L'escalade des tensions entre Paris et Ankara devrait se traduire, du côté français, par une série de mesures destinées à sanctionner l'attitude de la Turquie. Un renforcement de la présence militaire en Méditerranée et une surveillance accrue des réseaux turcs en France sont notamment au programme.
DÉCRYPTAGE

Après les propos de Recep Tayyip Erdogan sur la "santé mentale" d’Emmanuel Macron et les appels au boycott des produits français, le président français a réagi dimanche soir : "Nous n’acceptons jamais les discours de haine et nous continuerons" à ne pas les accepter. Le chef de l'État compte bien répondre au président turc. Selon nos informations, des actions très concrètes sont envisagées dans les prochains jours.

Sanctions, opérations militaires et surveillance

À l'Élysée, l’entourage d'Emmanuel Macron travaille à une contre-attaque qui pourrait entrer en action d’ici deux ou trois jours. Selon nos informations, après le rappel à Paris de l’ambassadeur de France en Turquie, trois pistes de riposte sont à l’étude. Premièrement, après les appels au boycott relayés notamment par les réseaux turcs, la France réfléchit à des sanctions économiques, en limitant par exemple l'importation de produits turcs.

Ensuite, au niveau militaire, l’exécutif envisage d’intensifier ses opérations en Méditerranée orientale, zone où la marine turque est très présente. Enfin, au niveau intérieur, les contrôles et la pression sur les réseaux d’influence turque, déjà bien surveillés par la DGSI (le renseignement intérieur), pourraient se renforcer. 

"Il faut que tout le monde comprenne que c'est le pays entier qui est attaqué"

Un conseiller du président le confie : "Il faut que tout le monde comprenne que c’est le pays entier qui est attaqué". Il ajoute : "La menace terroriste est XXL depuis ce week-end". Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a d’ailleurs convoqué les préfets ce matin, entouré du patron du renseignement intérieur Nicolas Lerner, qui a évalué la menace à un niveau extrême.Le message aux préfets est clair : une grosse pression pour expulser les fichés S pour radicalisation, la détection de tous les signaux terroristes et une protection particulière des églises et des symboles de la chrétienté, à l’approche de la Toussaint.