La demande d'adhésion de la Finlande à l'Otan n'est pas vraiment du goût de la Russie. Moscou a interrompu ses livraisons d'électricité vers la Finlande et pourrait choisir d'attaquer le pays sur le terrain informatique. Le pays se prépare en tout cas à une flambée de cyberattques et peut compter sur ses experts en la matière, notamment chez Fingrid, le fournisseur d'électricité en Finlande. Saku, l'un des spécialistes de la sécurité de l'information, au sein de l'entreprise, ne quitte pas des yeux ses deux écrans d'ordinateur. "Ceci est un logiciel pare feu. Ils sont importants pour n'avoir aucune personne non autorisée sur le réseau", décrit-il en montrant les images devant lui.
Fingrid, le fournisseur d'électricité en Finlande se prépare en cas de cyberattaques.
Crédits : Caroline Baudry/Europe 1
Son voisin de bureau est lui aussi à pied d'œuvre mais ne peut pas tout dévoiler de son travail. Seule l'architecture du contrôle du réseau électrique en Finlande est accessible, les autres images étant classifiées comme l'explique Kari Suominen, le responsable de la cybersécurité de l'entreprise. Tous les employés y sont formés et entraînés pour repérer les intrusions. "On a par exemple un logiciel qui nous envoie de faux mails. C'est un peu comme un jeu où les gens augmentent leur score lorsqu'ils devinent que c'est un faux. Alors ils sont très compétents pour ça, ils ont un peu parano mais dans un sens positif", poursuit-il au micro d'Europe 1.
Aucune offensive pour le moment
Ces compétences prennent une dimension stratégique nouvelle avec la bascule historique de la Finlande dans l'Otan. Fin avril, cette équipe a participé à une simulation de cyberguerre mondiale organisée par l'Alliance atlantique. "La Russie va vouloir influencer la Finlande d'une manière ou d'une autre pendant la période de négociations. Alors on doit se préparer à des perturbations en matière de cybersécurité", analyse le spécialiste.
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En attendant d'éventuelles représailles russes, à la demande d'adhésion à l'Otan, la guerre en Ukraine semble offrir un répit à l'entreprise, qui n'a recensé aucune tentative d'attaque depuis le début de l'invasion.