La guerre en Ukraine, bientôt deux ans et demi d’un combat qui ne cesse de monter en intensité et qui voit se multiplier l’usage des missiles et des drones à longue portée. Volodymyr Zelensky vient d’annoncer la mise au point d’un missile balistique, une annonce crédible car si l'Ukraine était le grenier à blé de l'URSS, elle en était aussi l'usine à avions, fusées et autres missiles.
"Des centaines de kilos d’explosifs à plus de 700 kilomètres de distance"
La répartition soviétique du travail confiait jusqu'à 30% du complexe militaro-industriel à l'Ukraine avec l'avionneur Antonov, un motoriste qui équipait quasiment tous les avions russes, les missiliers installés à Dnipro dont dépendait encore Moscou il y a peu, explique Xavier Tytelman spécialiste aéronautique. "Dans les missiles stratégiques nucléaires russes, c’est l'Ukraine qui assurait la maintenance jusqu’en 2014. Avec l’annexion de la Crimée, évidemment ce savoir-faire est resté et ils ont continué à le développer."
Le développer, c'est allier cette expérience soviétique à l’apport de l'Otan, avec une adaptation rapide des armes occidentales aux avions de combat Mig ou Soukhoi et l'annonce de la mise au point d’un missile balistique de forte capacité. "Des centaines de kilos d’explosifs à plus de 700 kilomètres de distance, ça, évidemment, c'est un gros avantage pour les Ukrainiens puisque toutes les armes que nous leur fournissons sont limitées à 300 kilomètres", avance-t-il. Ironie de l'histoire : ce sont donc d’anciens choix de Moscou qui pourraient finalement aider Kiev à frapper le plus durement la Russie.