Ce sera un cliché fort en symboles. Celui de 47 dirigeants européens réunis le temps d’une photo dans les jardins d’un château aux allures de petit Versailles, à seulement 30 kilomètres de la frontière ukrainienne et ainsi, à portée de tirs de missiles russes.
Sauf que cette unité de façade est en réalité creusée par de nombreuses fissures intra-européennes. Cela fait longtemps que les pays des Balkans frappent à la porte de l’Union européenne. Aujourd'hui, ils se voient relégués au second rang dans l’ordre des priorités, à la faveur de la guerre en Ukraine.
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Un pari risqué pour Emmanuel Macron
Un autre signe de la fragilité européenne repose dans l’incertitude qui planait toujours cette nuit du mercredi au jeudi dans les chancelleries du Vieux Continent, quant à la présence du président turc Erdogan, nouvellement réélu.
Enfin, à mesure que l’Europe prend conscience de sa dépendance militaire aux Américains, la compétition se tend entre Français et Allemands. Qui commandera la future défense aérienne et qui développera l’arsenal de missiles longue portée ?
C'est ainsi un jeu d’équilibriste auquel se prête Emmanuel Macron qui entend bien ravir la place de leader, tout en refusant d’ouvrir davantage les cicatrices européennes concernant sa souveraineté face à la Russie.