Est-ce une révolution européenne ? Une dizaine d’États membres, dont le Danemark, la Suède ou encore la Bulgarie, ont dit non à la transformation des traités et à l’abandon du vote à l’unanimité des Vingt-Sept voulus par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et soutenu par Emmanuel Macron. "C'est un vieux sujet qui revient, il va falloir convaincre", a lancé l'ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Maurice Gourdault-Montagne, invité d'Europe Matin mercredi.
Vers une réforme des traités européens ?
Lancée il y a un an par Emmanuel Macron, la Conférence sur l'avenir de l'Europe a réuni 800 citoyens européens, sélectionnés de manière aléatoire. Celle-ci était censée les réconcilier avec l'Union européenne (UE). Ils étaient invités à débattre et à formuler des propositions pour améliorer les politiques de l'UE.
Cette Conférence, qui a pris fin lundi, a permis de rendre une liste de 325 mesures sur l'environnement, les institutions européennes ou encore les migrations. Toutefois, ces propositions risquent de ne jamais voir le jour, faute de soutien de la part de certains États membres. "Il est important que l'Union européenne puisse prendre rapidement des décisions. Ce que propose le président Macron et qui est relayé par la présidente de la commission, c'est effectivement de changer les procédures de décision au sein de l'Union européenne", a soutenu Maurice Gourdault-Montagne.
"Il y a des résistances"
Parmi les propositions, l'une d'elles recommande la fin de la règle de l'unanimité pour les décisions les plus importantes. "Il y a quelques secteurs sur lesquels on peut décider à la majorité qualifiée et l'idée c'est d'étendre cette majorité qualifiée pour aller plus vite", a poursuivi l'ancien secrétaire général du Quai d'Orsay. Tel a été le cas pour le vote du pass vaccinal européen, par exemple.
"L'idée lancée veut dire modifier les traités, cela veut dire qu'il faut une mobilisation générale de l'ensemble des États. C'est très compliqué, c'est très long et évidemment, il y a des résistances", a-t-il conclu.