Le président Emmanuel Macron, qui a reçu mercredi soir le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a réaffirmé le soutien de la France à une solution à deux États pour ramener la paix entre Israéliens et Palestiniens. Il a aussi dit soutenir l'initiative de dialogue du président américain Donald Trump, qui a rencontré en mai les dirigeants israéliens et palestiniens et espère relancer des négociations de paix. "Cette paix doit passer par la réalisation des droits légitimes des Palestiniens à disposer d'un Etat indépendant, et passe aussi par la sécurité d'Israël, à laquelle la France est indéfectiblement attachée", a dit le président français.
Mais il a exprimé sa "préoccupation face à la dégradation de la situation en Cisjordanie, à Jérusalem Est et à Gaza", et souhaité que "la France puisse faciliter les discussions". "Il n'existe aucune alternative viable à une solution à deux États mais aujourd'hui cette solution est mise en péril sur le terrain et dans les esprits", a-t-il poursuivi. "Les causes de cette érosion sont connues : la France a toujours condamné la poursuite de la colonisation, illégale au regard du droit international, et qui a atteint depuis le début de l'année un niveau sans précédent", a poursuivi le président français. "L'absence d'horizon politique nourrit les désespoir et l'extrémisme", a-t-il conclu.
Le projet de création d'un lycée français à Ramallah. Les deux dirigeants ont par ailleurs signé un accord pour créer un Lycée français à Ramallah, qui démarrera à la rentrée. Le président Abbas a lui aussi réaffirmé son souhait de "travailler avec Donald Trump pour conclure un accord historique de paix sur la base d'une solution à deux États, sur la base des frontières de 1967, avec pour notre propre Etat, Jérusalem-est pour capitale". "Nous attendons encore la réponse israélienne", a-t-il dit.
Netanyahu reçu en juillet à l'Élysée. À mesure que la colonisation se poursuit, rognant toujours davantage le territoire palestinien, et que les Palestiniens restent enferrés dans les divisions entre Autorité palestinienne et Hamas islamiste, la solution à deux États est de plus en plus contestée. Emmanuel Macron ne s'était pas encore exprimé publiquement sur ce dossier, mais pendant la campagne il s'était dit hostile à une reconnaissance unilatérale de l'État palestinien. Selon des sources concordantes, il devrait recevoir le 16 juillet à Paris le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahu, à l'occasion du 75e anniversaire de la rafle du Vél' d'Hiv, une visite que l'Elysée n'a pas encore confirmée officiellement.