La création d'un groupe politique rassemblant des parlementaires de partis d'extrême droite européens à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a été refusée jeudi par le bureau de cette assemblée. "Le Bureau de l'Assemblée a aujourd'hui décidé de ne pas reconnaître la formation du nouveau groupe politique des Nouveaux Démocrates Européens/Europe des Nations et des Libertés (NDE/ENL)", a indiqué l'APCE sur son compte Twitter.
Une demande avait été déposée en début d'année pour créer ce groupe dénommé "New European Democrats/Europe of Nations and Freedom", mais celle-ci devait être validée par le bureau de l'APCE, qui, à plusieurs reprises, n'avait pas réussi à prendre une décision. Présidé par l'Autrichien Martin Graf, du parti autrichien d'extrême droite FPÖ, ce groupe voulait rassembler des parlementaires autrichiens du FPÖ, bulgares, tchèques, estoniens, allemands de l'AfD et italiens de la Ligue.
"Ils veulent détruire la démocratie"
"Le Conseil de l'Europe a été fondé pour protéger la démocratie, les droits de l'Homme et l'état de droit. Le FPÖ, l'AfD et la Ligue veulent détruire la démocratie et l'État de droit et refuser aux hommes leurs droits fondamentaux. Beaucoup de leurs membres sont racistes, antisémites et islamophobes, ce qui va fondamentalement à l'encontre de l'organisation", a réagi Frank Schwabe, député allemand social-démocrate et membre du bureau de l'APCE.
Dénuée de pouvoirs contraignants, l'APCE rassemble plus de 300 parlementaires des 47 États membres du Conseil de l'Europe. Siégeant quatre semaines par an en session plénière à Strasbourg, cette assemblée émet des recommandations ou demande des comptes aux gouvernements sur les droits de l'Homme ou la démocratie. L'APCE compte actuellement six groupes politiques (Parti populaire européen, "Socialistes, démocrates et verts", conservateurs, libéraux, etc.). Un groupe politique doit notamment "s'engager à respecter les valeurs défendues par le Conseil de l'Europe et, notamment, le pluralisme politique, les droits de l'Homme et la suprématie du droit", précise l'APCE sur son site.