C'est un jeu de poker/menteur qui se joue au Bourget depuis une semaine, selon plusieurs ONG. Ce samedi midi, les négociateurs doivent remettre leur projet d'accord, sur lequel travailleront ensuite les ministres à partir de lundi. Mais pour Laurent Fabius, le président de la COP 21, on est loin du compte. Explications.
Avancer pour mieux reculer. Les négociateurs ont passé les deux dernières nuits à travailler, mais le texte de l'accord n'a été raccourci que de quelques pages. Aucune option n'a en réalité été vraiment tranchée. En cause : des pays qui ne se font pas confiance et qui, s'ils sont d'accord pour avancer sur un point, reculent aussitôt sur un autre.
C'est ce qu'explique Tosi Mpanu Mpanu, le principal négociateur de la République démocratique du Congo : "si quelqu'un se montre assez constructif et qu'il a l'impression que ça ne suit pas, que les autres traînent des pieds, et bien il envoie un SMS à son collège négociateur qui s'occupe de la question sur le financement et il lui dit : 'tu bloques là-bas'". Et il ajoute : "ça crée une espèce de dynamique, un effet boule de neige extrêmement négatif qui ensuite mine toute la négociation".
"Une pilule empoisonnée". Autre problème : ces pays qui, comme les Etats-Unis, ne veulent ni de l'option 1 ni de l'option 2 mais réclament une troisième voie. Ils refusent tout simplement de se prononcer sur tel ou ou tel point de l'accord. "C'est comme une pilule empoisonnée", glisse un diplomate, "qui rend la négociation impossible".