Les États-Unis veulent obtenir un embargo sur le pétrole à destination de la Corée du Nord et empêcher ses exportations de textile, selon un projet de résolution diffusé mercredi aux 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans ce projet, les États-Unis veulent aussi un gel des avoirs contrôlés directement ou indirectement par le numéro un nord-coréen, Kim Jong-Un, et l'arrêt du financement des expatriés nord-coréens dans le monde.
Washington, soutenu par Londres et Paris, a annoncé vouloir l'adoption dès lundi prochain de cette résolution mais Moscou a déjà fait part de ses doutes sur une décision aussi rapide. La Russie juge de nouvelles sanctions inutiles. La Chine, premier soutien de la Corée du Nord et destinataire de 90% des exportations nord-coréennes, réclame que la solution de la crise nord-coréenne passe par un dialogue.
Ces deux pays disposent d'un droit de veto au Conseil de sécurité. Le 5 août, tous les deux avaient approuvé un septième train de sanctions contre la Corée du Nord, prévoyant de priver ce pays d'un milliard de revenus annuels tirés de ses exportations de charbon, de fer et de sa pêche.
Un embargo qui s'appliquerait aussi au gaz liquide. La nouvelle résolution proposée par Washington vise à sanctionner encore plus durement la Corée du Nord après un sixième essai nucléaire mené dimanche à un niveau inégalé. Quelques jours avant, le Conseil de sécurité avait déjà condamné à l'unanimité un tir de missile à moyenne portée qui avait survolé le Japon. Les programmes "nucléaire" et "balistique" nord-coréens "représentent une menace claire à la sécurité et à la paix internationales", souligne le projet de résolution, qui condamne le dernier essai atomique nord-coréen. Dans sa partie liée à l'embargo sur le pétrole, le projet précise que ce dernier s'applique aussi aux produits raffinés et au gaz liquide.
Concernant les expatriés nord-coréens, le texte interdit de les engager et de les rémunérer. Les expatriés nord-coréens, dont le nombre est estimé à plus de 50.000 par l'ONU, sont considérés comme apportant une source importante de revenus au gouvernement nord-coréen.
La Corée du Nord, poussée à la table des négociations. Toute nouvelle joint-venture et coopération commerciale avec la Corée du Nord seraient aussi prohibées aux termes du projet de résolution. Celles qui existent déjà devraient être fermées, précise le texte. Le projet souligne enfin l'autorisation faite aux États membres d'inspecter tout navire en haute mer soupçonné par l'ONU de contrevenir à ses résolutions. Par sa série de sanctions successives, l'ONU cherche à pousser la Corée du Nord vers une table de négociations sur ses programmes militaires nucléaire et conventionnel. Jusqu'à présent, Pyongyang est resté sourd aux injonctions de la communauté internationale.