Une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Corée du Nord se tiendra mardi après-midi à New York à la demande de Tokyo et Washington après le tir d'un missile nord-coréen qui a survolé le Japon, a-t-on appris de sources diplomatiques. La convocation de cette réunion fait suite à un entretien entre les dirigeants américain et japonais qui ont convenu d'"augmenter la pression sur la Corée du Nord", selon les termes du Premier ministre japonais, Shinzo Abe.
Déjà des sanctions début août. Le 5 août, au terme d'un mois de laborieuses négociations entre Washington et Pékin, premier soutien de la Corée du Nord, le Conseil de sécurité avait adopté à l'unanimité de ses 15 membres une nouvelle série de sanctions sévères à l'encontre de Pyongyang. Elles avaient pour objectif de punir la Corée du Nord après de premiers tirs en juillet de missiles à longue portée par Pyongyang, capables de toucher le territoire américain. Ces sanctions, visant notamment les exportations nord-coréennes de charbon, de fer et dans le domaine de la pêche, sont censées priver la Corée du Nord d'un milliard de dollars de revenus par an.
Exaspération. Témoignant de l'exaspération de la communauté internationale à l'égard de la Corée du Nord et d'une attitude beaucoup plus ferme de Moscou et de Pékin à l'égard de Pyongyang, la prise de ces sanctions avait été suivie d'une dizaine de jours d'échanges acrimonieux, voire outranciers, entre les États-Unis et la Corée du Nord.
La semaine dernière avait vu la tension retomber quelque peu malgré des manœuvres militaires américano-sud-coréennes annuelles régulièrement dénoncées par la Corée du Nord comme menaçantes à son endroit. Selon des sources diplomatiques, le Conseil de sécurité a en réserve de nouvelles sanctions qu'il pourrait encore infliger à Pyongyang.
Une "tendance vers une escalade" pour la Russie. La Russie s'est déclarée mardi "extrêmement préoccupée" par la situation en Corée du Nord, en dénonçant une "tendance vers une escalade" des tensions, après le tir d'un missile nord-coréen qui a survolé le Japon. "Nous voyons une tendance vers une escalade (...) et nous sommes extrêmement préoccupés par le développement général [de la situation, ndlr]", a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par l'agence publique RIA Novosti.