La Russie est "très inquiète" des risques de conflit "très élevés" entre les États-Unis et la Corée du Nord, a estimé vendredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, suggérant qu'il revenait à Washington de faire un premier pas en vue d'une désescalade. "Les risques sont très élevés, surtout en prenant compte la rhétorique employée. Il y a des menaces directes d'employer la force", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des jeunes retransmise à la télévision. "C'est pour cela, bien sûr, que nous sommes très inquiets", a-t-il ajouté.
Un projet de règlement de la crise. La Russie "fera tout" pour qu'une confrontation entre les deux pays n'ait pas lieu, a-t-il assuré. Il a rappelé que Moscou et Pékin avaient proposé à plusieurs reprises, pour désamorcer la crise, un double "moratoire" : l'arrêt simultané des essais nucléaires et balistiques nord-coréens d'une part et celui des manœuvres militaires conjointes des États-Unis et de la Corée du Sud d'autre part.
Mais Washington s'y oppose, arguant du fait que "les essais nucléaires et les lancements de missiles de la Corée du nord sont interdits par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, que l'on doit respecter obligatoirement, tandis que les exercices militaires n'ont jamais été interdits par qui que ce soit", selon Sergueï Lavrov. "Je considère que lorsqu'on en arrive presque à la bagarre, celui qui doit faire en premier un pas pour s'éloigner de la ligne dangereuse est celui qui est le plus fort et le plus intelligent", a déclaré le ministre russe. "Nous gardons espoir", a-t-il conclu.