La présidente sud-coréenne destituée Park Geun-Hye passait vendredi sa première journée en prison en vertu d'un mandat d'arrêt délivré par la justice, nouvelle descente aux enfers qui réjouit ses opposants mais sème la consternation dans son camp.
Première journée en prison. L'ancienne cheffe de l'État de 65 ans a regardé droit devant elle, tentant apparemment de rester impassible, tandis qu'elle était conduite peu avant l'aube au Centre de détention de Séoul sous les flashes des photographes. Après une audience marathon jeudi, le tribunal du district central de Séoul a délivré un mandat d'arrêt contre l'ex-présidente, emportée par un retentissant scandale de corruption. Le parquet ne l'a pas encore inculpée, mais a déjà fait savoir qu'elle était soupçonnée de corruption, d'abus de pouvoir, de coercition et d'avoir livré des secrets d'État.
Une entrée sous les slogans. Park Geun-Hye a été emprisonnée tôt le matin mais cela n'a pas empêché une cinquantaine de ses partisans de l'attendre au Centre de détention en agitant des drapeaux sud-coréens et en entonnant des slogans réclamant sa libération. Si la procédure normale est respectée, l'administration pénitentiaire devrait prendre les empreintes de l'ex-chef de l'État ainsi que sa photo. Elle devrait revêtir un uniforme avec son numéro d'écrou sur la poitrine, et entrer en cellule. Aux termes de la loi sud-coréenne, le parquet a désormais jusqu'à 20 jours pour l'inculper.
"Tous sont égaux devant la loi". Le placement en détention provisoire de Park Geun-Hye est un pas de plus dans la disgrâce de celle qui fut la première femme à accéder à la fonction suprême en Corée du Sud. Le Parti démocratique, formation progressiste dont le candidat - pas encore officiel - est donné favori pour la présidentielle anticipée du 9 mai, a jugé que cet événement démontrait que "tous sont égaux devant la loi". Mais le parti conservateur de l'ex-présidente, Liberté Corée, qui vient de changer de nom pour tenter de prendre ses distances par rapport au scandale, a parlé de décision "regrettable".
L'ex-présidente est soupçonnée d'avoir octroyé des faveurs politiques aux capitaines d'industrie qui s'étaient montrés généreux envers son amie, Choi Soon-Sil, dont l'héritier de Samsung. Elle est aussi accusée d'avoir laissé Choi Soon-Sil, qui n'a pas été plus loin que le lycée et n'avait aucune habilitation de sécurité, mettre son nez dans certaines affaires d'État comme les nominations au sommet.