L'Italie fait face, de plein fouet, à l'épidémie de coronavirus en étant le pays le plus atteint en Europe. Alors que la bourse de Paris est tombée à son plus bas niveau depuis 2016, l'économie italienne tourne elle-aussi au ralenti. Au sortir de la fashion week de Milan, le premier secteur économique affecté au sein de la "botte" est celui du luxe.
"On s'inquiète pour le mois de mars"
Un masque de protection noir sur son costume, un agent de sécurité ouvre la porte de la boutique, un geste qu'il fait pour la première fois de la journée. Aucun client n'est venu acheter de bijoux à Ilaria ce mardi, qui attend derrière son ordinateur. "Depuis ce week-end, les Italiens restent chez eux, ils ne viennent pas en centre-ville", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "On a eu des annulations de Singapour, d’Europe aussi… Et on s'inquiète pour le mois de mars".
Beaucoup d'annulations pendant la Fashion Week
Même son de cloche pour Mario, qui vend des sacs en cuir et des chaussures dans une boutique, un peu plus loin : aucune vente de la journée. "Pendant la fashion week, les hôtels du quartier ont eu beaucoup d’annulations, surtout de la part de leurs clients asiatiques. Et nous, on commence à le ressentir également, je pense qu’on va avoir une baisse de 20 ou 30%", s'inquiète-t-il. Un sentiment que partage également Carlo Capasa, le président de la chambre nationale de la mode : "Le premier semestre, on devait augmenter de 2,5% notre chiffre d’affaires, mais on va plutôt... baisser de 2,5%. Ca fait donc 5% de pertes sur la moitié de l’année, c’est beaucoup..."
D'autant qu'à Milan, capitale italienne de la mode, le potentiel de clients chinois est immense. Preuve en est, pour leur permettre de suivre la fashion week, qui s'y est tenue du 18 au 24 février, les Italiens ont diffusé tous les défilés sur Internet. Résultat : 16 millions de personnes connectées en quelques jours seulement.