Des milliers de New-Yorkais réclament un gel des paiements. 1:41
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Xavier Yvon, édité par Antoine Terrel
Pays le plus touché par le coronavirus, les États-Unis ont vu leur nombre de chômeurs exploser, et des milliers d'Américains sont en difficultés pour payer leur loyer. À New-York, des habitants réclament le gel des paiements, et tentent une "grève des loyers". 
REPORTAGE

Aux États-Unis, pays le plus touché par la pandémie de coronavirus, la crise économique menace de se transformer en crise du logement. Alors que plus de 30 millions de personnes se sont inscrites au chômage depuis la mi-mars, de plus en plus d'Américains ne peuvent plus payer leur loyer. À New-York, ville la plus chère du pays, des milliers de locataires ont ainsi lancé "une grève des loyers" et réclament le gel des paiements. 

Dylan, un Français vivant dans la Grosse Pomme, vit en colocation avec deux Américains. Le mois dernier, quand leur propriétaire est venu frapper à la porte pour réclamer son loyer, ils lui ont dit qu’ils ne pouvaient pas payer. "Mon loyer est de 900 dollars. Vu que j'ai perdu la plupart de mon revenu, il ne me reste qu'à peu près 200 dollars par mois. Donc pour l'instant, payer mon loyer, c'est pas vraiment possible, car je préfère m'acheter à manger, tout simplement", explique Dylan au micro d'Europe 1. 

"On n'a pas autant d'aides sociales qu'en France" 

Dylan travaillait dans le monde de la nuit, mais tous les clubs ont fermé. John, lui, a vu ses heures de travail réduites dans son hôpital animalier. Et le troisième colocataire, Stephen, promeneur pour chiens, n’a plus beaucoup de clients. "Aux États-Unis, on n'a pas autant d'aides sociales qu'en France. Quand on perd son travail, on est un peu laissé à nous-même", assure Dylan. "Ici, vu que la plupart des gens de cet immeuble n'ont pas de travail, pas de revenus pour l'instant, on a décidé de s'organiser pour faire une grève des loyers." 

Prônée par des milliers de New-Yorkais, cette "grève des loyers" est d'une ampleur jamais vue depuis la crise économique de 1929. Mais certains propriétaires se montrent compréhensifs, comme Mario Salerno, qui gère son petit coin de Brooklyn, avec son garage et ses immeubles. Il raconte qu’il a offert un mois à ses 250 locataires, "sinon beaucoup seraient devenus des sans-abris". Et de conclure : "C'est ça New-York". Mais cette solution n'est pas viable à long terme, c'est pourquoi propriétaires et locataires demandent au maire et au gouverneur de trouver une solution.