L’épidémie de coronavirus s'accélère encore en Chine, avec 80 morts selon un nouveau bilan des autorités chinoises, et plus de 2.700 cas confirmés. 56 millions de Chinois sont en quarantaine dans la région de Wuhan, foyer d'une épidémie que les autorités tentent de contenir par des restrictions de déplacements. Le Premier ministre est en visite lundi dans la ville, où travaillent par ailleurs plusieurs centaines de Français. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé dimanche soir depuis Matignon un rapatriement par vol direct en milieu de semaine, et a tenté de rassurer sur une éventuelle propagation du virus en France.
"Quelques dizaines à quelques centaines" de rapatriés
"Nous sommes en train d'organiser un vol direct depuis Wuhan. Ce rapatriement aura lieu en milieu de semaine. Une équipe médicale dédiée accompagnera ce retour, et est en cours de constitution par le ministère de la Santé", développe la ministre. "Nous sommes en train de recenser nos concitoyens qui veulent rentrer. Cela peut aller de quelques dizaines à quelques centaines. Et pour éviter toute propagation du virus sur le territoire national, les personnes rapatriées feront l'objet d'un suivi médical par des professionnels de santé et demeureront dans un lieu d'accueil pendant quatorze jours."
Trois cas sont confirmés en France pour l'heure, hospitalisés à Paris et à Bordeaux, et six autres cas suspects sont en cours d'examen, pris en charge et placés à l'isolement dans les hôpitaux en attendant le résultat de leurs tests. Pour chaque cas positif, les autorités sanitaires ont réussi jusqu'à présent à contacter les personnes avec qui le patient a été en rapport et qu'il aurait pu contaminer. Ces personnes sont suivies, et les plus à risques doivent rester chez elles jusqu'à ce que le doute soit levé.
"Inutile" d'acheter des masques chirurgicaux, assure Agnès Buzyn
Depuis dimanche, des équipes médicales sont aussi déployées aux aéroports de Roissy et de Saint-Denis de la Réunion, qui ont des vols directs en provenance de Chine. Mais Agnès Buzyn se veut rassurante sur le risque de propagation du virus et précise qu'il ne sert à rien d'acheter les masques chirurgicaux qui s'arrachent depuis quelques jours en pharmacie. "C’est totalement inutile. Ce sont des masques qui sont uniquement utiles quand on est soi-même malade pour éviter d'envoyer des microbes à son entourage", assure-t-elle. "Donc aujourd'hui il n'y a aucune indication pour la population française à acheter des masques".
Si le coronavirus semble plus contagieux, il est pour l'instant moins mortel que le SRAS de 2003, selon les données des autorités sanitaires chinoises, et de l'OMS. Tard dimanche, les tour-opérateurs français ont annoncé la suspension des voyages organisés vers la Chine, au moins jusqu'au 21 février.