Codogno est le premier foyer européen de l’épidémie de coronavirus. Lundi, alors qu’une quatrième personne était décédée après avoir contracté le virus, la ville était toujours en quarantaine. A la mi-journée, elle est peu à peu sortie de son état de "ville morte". Confinées chez elles pendant tout le week-end, certaines personnes ont décidé de se risquer à l'extérieur.
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Pour beaucoup, il s'agit avant tout de trouver des produits de première nécessité ainsi que des médicaments ou des gants. De longues files d’attente serpentent devant les pharmacies de la ville. "On est là sans masque sans protection, on a peur de mourir parce qu’on est seuls, on ne sait pas quoi faire", explique Sarah. Elle a attendu plus d'une demie-heure dans l'espoir de récupérer un masque. Malheureusement, la pharmacie est en rupture de stock. "Les autorités nous disent 'nous sommes là nous pouvons vous aider', mais franchement personne ne fait rien."
"On se croirait en période de guerre"
Dans cette ville sous cloche, sans transport ni école, l'atmosphère est pesante. Dans les rues, beaucoup d'habitants pressent le pas, refusent d'être approchés. Ils se ruent sur les quelques commerces qui ont ouvert lundi. "Il y a tellement de monde, c'est iréel. On se croirait en période de guerre", s'exclame Eleonora venue acheter du pain dans une boulangerie. "On pensait que tout cela était loin de nous, en Chine. On ne s'attendait pas à quelque chose de cette ampleur."
Malgré l'inquiétude, la population reste calme. Les habitants disent faire confiance aux autorités. Il évoquent les barrages à la sortie de la ville. Pourtant leur visage se crispe quand nous leur expliquons être entrés à Codogno, à plusieurs reprises, sans être contrôlés par la police.
En tout, 165 cas ont été identifiés en Lombardie, onze villes du nord du pays sont placées à l’isolement.