Un Los Angeles-Paris en A380 avec une soixantaine de passagers, 14 personnes sur un vol entre Rome et Paris… Conséquence immédiate de l’épidémie mondiale de coronavirus, beaucoup de voyageurs annulent ou reportent leurs déplacements. Des dizaines d'avions tournent à vide, ou quasi. Mais cela ne veut forcément pas dire que moins d'appareils circulent.
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A cause de la réglementation européenne des "80-20", les compagnies aériennes doivent assurer 80% de leurs créneaux, si elles ne veulent pas les perdre à l'avenir au profit d'autres opérateurs. Un non-sens écologique au vu de la quantité de CO2 produite pour si peu de voyageurs.
Une réglementation "absurde" pour Bruno Le Maire
Pour en finir avec cette situation incompréhensible aussi bien sur le plan environnemental qu'économique, le secteur aérien demande un moratoire. C'est notamment le cas de Ben Smith, le patron du groupe Air France KLM. Lundi à Bercy, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a appuyé cette demande. "Il est totalement absurde que cette réglementation s’applique dans les circonstances actuelles. Je souhaite que la Commission européenne puisse confirmer que les compagnies aériennes garderont leurs créneaux sans faire tourner leurs avions", a-t-il souligné.
Les compagnies aériennes espèrent être rapidement entendues, avant la saison d'été qui s'ouvrira le 29 mars. Plusieurs moratoires ont déjà été acceptés par le passé, notamment en 2003 au moment de l'épidémie du Sras, et après la crise financière de 2008. Mais la réponse de la Commission européenne risque de se faire attendre encore un peu. En attendant, Air France a déjà réduit de 50% ses capacités de vols vers l'Italie.