La Cour suprême du Costa Rica a déclaré inconstitutionnelle l'interdiction du mariage entre partenaires de même sexe, et a demandé au Parlement, où siègent nombre de chrétiens évangéliques conservateurs, de modifier la loi d'ici 18 mois. La décision, prise mercredi soir tard, est intervenue sept mois après une décision de justice qui affectait tout le continent.
Le 9 janvier, la Cour interaméricaine des droits de l'Homme (Cour IDH), institution émanant de l'Organisation des États américains (OEA), avait exhorté les pays de la région à modifier leur législation afin de reconnaître le mariage entre conjoint du même sexe, marquant une évolution majeure en Amérique latine. "L'Assemblée législative est instamment priée, (...) dans un délai de 18 mois (...), de mettre en accord le cadre juridique national" avec les mariages de personnes du même sexe, selon le texte de la Cour suprême du Costa Rica.
Continuer "à lutter contre les discriminations". Le juge Fernando Castillo, seul magistrat à avoir voté contre, a expliqué que l'interdiction des mariages gays était maintenue durant 18 mois mais tomberait automatiquement au bout de ce délai, faute de nouvelle loi du Parlement. Le président de gauche élu en avril, Carlos Alvarado, s'est félicité de cette décision. "Nous allons continuer à impulser des actions qui garantissent la non discrimination des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, et la protection de l'État à toutes les familles dans des conditions d'égalité", a-t-il écrit sur Twitter.
Les militants LGBT dénoncent une "aberration juridique". "Qu'une institution de l'État reconnaisse qu'il existe une discrimination et, en même temps, permette à cette discrimination de se poursuivre durant 18 mois, c'est une aberration juridique", a réagi la militante LGBT Margarita Salas. Le Parlement unicaméral au Costa Rica compte, depuis les élections de février, 14 élus du parti évangélique sur 57.