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Caroline Baudry / Crédit photo : AFP
Le bloc ouest-africain des pays opposés au coup d'État au Niger donne la priorité à la diplomatie pour résoudre la crise, tout en maintenant sa menace d'intervention armée pour rétablir le président renversé Mohamed Bazoum, à la veille mercredi d'un sommet régional. De son côté, la France apparaît désormais plus en retrait.

Deux semaines après le coup d'État au Niger, un sommet des pays d'Afrique de l'Ouest doit se tenir jeudi à Abuja, au Nigeria. Le régime des putschistes, lui, se montre pour le moment insensible aux offres de négociation venues d'Afrique et des États-Unis en vue d'éviter une intervention militaire. D'abord très impliquée sur ce dossier, la France apparaît aujourd'hui plus en retrait.

"La France a été humiliée par les putschistes nigériens"

Paris se range derrière la Cédéao, le groupement des pays d'Afrique de l'Ouest, qui mise aujourd'hui sur la diplomatie pour résoudre la crise au Niger. Et cela tranche avec la position intransigeante qu'elle tenait depuis le coup d'État, il y a deux semaines. Le chef d'état-major de la région ouest africaine avait dessiné vendredi les contours d'une éventuelle intervention armée. Paris avait appuyé avec fermeté et détermination ses efforts pour faire pression sur Niamey.

"La France a été humiliée par les putschistes nigériens. La France a pris l'initiative de rapatrier l'ensemble de ses ressortissants. Les Italiens, les Allemands et les Américains sont beaucoup plus pour une solution politique et diplomatique au niveau de la Cédéao", "explique Antoine Glaser, journaliste et écrivain spécialiste de l'Afrique.

Emmanuel Macron pèse ses mots

Pour Bertrand Badie, professeur à Sciences Po, les déclarations françaises sont aujourd'hui plus pesées, plus prudentes. Il n'est plus question, selon lui, de dénier toute base réelle à ce gouvernement militaire, nouvellement installé au Niger. Il est question de "diplomatie".